Mathieu Brasme, la discrétion liée à l'efficacité

 

 

Discret mais très efficace, Mathieu Brasme ne cesse d’aligner les bons résultats depuis le début de l’année : 64 partants pour 13 victoires et 30 places, dont un coup de 2 mardi ! Son entraînement a brillé ce jour-là grâce à Lewis Béré (Seahenge), qui s’est imposé dès ses débuts dans un maiden de 2 ans au Mans, et Sugertime (Cloth of Stars), lauréate d’une Classe 3 à Argentan : « Lewis Béré est un beau poulain qui n’a pas coûté cher (14.000 € yearling à Arqana, ndlr). Il court sous la casaque de mon écurie de groupe La Flèche Racing en association avec Alain Jacob, Guillaume de Saint-Seine, Patrice Biton et moi-même. Il a bien gagné et nous pouvons espérer avec lui, même si c’est difficile de se projeter avec les chevaux ! J’ai une vingtaine de 2 ans à l’écurie, et c’est excitant d’en avoir un qui s’impose d’emblée. »

 

 

 

Quant à Sugertime, elle a ouvert son palmarès lors de sa 3e sortie pour le compte de l’écurie Mélanie, une entité dirigée par le néerlandais Gerardus Beemsterboer : « Il s’agit de ma 1ère victoire pour l’écurie Mélanie, qui m’a rejoint depuis le début de l’année sur les conseils de son ancien entraîneur Jean-Michel Lefebvre. Un de mes objectifs est de réussir à avoir une clientèle qui reste fidèle, dans les bons moments comme dans les mauvais. J’ai eu des coups durs en début d’année avec le départ de plusieurs bons chevaux comme Big Rock (Rock of Gibraltar) et Maylin (Footstepsinthesand), laquelle est partie chez Jérôme Reynier après sa victoire dans un maiden à Chantilly. Heureusement, je peux compter sur des propriétaires loyaux à l’image de Jacques et Andrée Cyprès, Guillaume de Saint-Seine, le haras du Château, l’écurie Tygaly, l’écurie Bader et bien sûr Sébastien Desmontils, avec qui je travaille en étroite collaboration depuis mes débuts. »

 

 

 

Le fer de lance actuel de l’écurie défend justement la casaque d’Andrée Cyprès, en association avec l’écurie des Mottes. Il s’agit de Karburan (Zarak), un hongre de 3 ans qui reste sur 2 succès de suite, dont une Classe 2 à Saint-Cloud : « Karburan va courir le Prix de l’Avre (L.) à Longchamp dimanche. Il progresse depuis ses débuts et je pense qu’il est encore perfectible … L’opposition s’annonce relevée, mais j’espère avoir une bonne surprise ! Jacques et Andrée Cyprès m’ont toujours envoyé 1 cheval ou 2 depuis mes débuts. » Mathieu Brasme veille sur un effectif de 55 chevaux dont 8 représentants d’Avatara (Bernd Dietel), son plus "gros" propriétaire actuel : « Cela fait 1 an que je travaille avec cette écurie allemande, dont le but est de valoriser les produits de l’étalon Dschingis Secret (Soldier Hollow). Avatara m’a confié 7 de ses produits et l’un d’entre eux, Dschingis Master, a d’ailleurs gagné il y a quelques jours à Durtal. »

 

 

 

Un excellent début d’année qui contraste avec le précédent, entaché par un virus dans l’écurie : « Cela ne se passait vraiment pas bien à la même période l’année dernière, car mes pensionnaires étaient tombés malades et n’ont pas fait leur valeur … François Nicolle connaît le même problème en ce moment et c’est très handicapant, étant donné que les chevaux ont besoin de beaucoup de temps pour s’en remettre. Par chance, l’année 2022 s’est terminée mieux qu’elle n’avait commencé. Il faut voir le bon dans les mauvaises passes : ça vous forge le caractère et parfois, on en a besoin pour garder les pieds sur terre. J’avais pourtant fait une bonne année en 2021 avec 35 succès dont ma 1ère victoire de Listed grâce à Nationalista (Nathaniel), qui a gagné le Prix Urban Sea au Lion-d’Angers ... Les saisons se suivent, mais elles ne se ressemblent pas forcément ! »

 

 

 

Originaire de Dragey, Mathieu Brasme a arpenté les hippodromes dès son plus jeune âge puisque son père, Olivier Brasme, entraînait notamment des chevaux de cross. Il a monté environ 300 courses en plat et en obstacle en tant que gentleman-rider avec 22 succès à la clé, dont le Prix de France à Auteuil avec Bonnet Jaune (Villez), entraîné par son ami Antoine Lamotte d’Argy pour le compte de Magalen Bryant. Après plusieurs stages chez Guillaume Macaire ou encore Martin Pipe, Mathieu Brasme est entré au service du cantilien Mikel Delzangles, dont il a été l’assistant entraîneur pendant 6 ans. Il a ensuite décidé de franchir le pas en s’installant à son compte en fin d’année 2017 dans le centre d’entraînement de Luché-Pringé, créé par Guy Henrot. Un an plus tard, Mathieu Brasme a été rejoint sur les pistes par Édouard Monfort, qui connaît lui aussi une belle réussite … Pas de doute, la jeune génération d’entraîneurs est en marche !

 

Mathieu Brasme lors de sa victoire dans le Prix de France 2009 à Auteuil, en selle sur Bonnet Jaune © APRH