Achetée 1.000 euros il y a 3 mois, Peaceful Sea débute victorieusement à Compiègne pour Jean-Christophe Bertin

11/03/2024 - Actualités
C’est une histoire peu commune qui mérite d’être racontée, un message d’espoir pour les "petits" qui n'osent plus rêver. Titulaire d’un permis d’entraîner, Jean-Christophe Bertin a été mis à l’honneur dimanche grâce à Peaceful Sea, qui s’est imposée d’emblée dans un maiden à Compiègne … 3 mois après avoir été achetée sur le ring d’Arqana, pour la somme dérisoire de 1.000 € ! Par Alice Baudrelle. 
Peaceful Sea a créé la surprise en triomphant dès ses débuts à 4 ans sur l’hippodrome de Compiègne, face à des juments plus expérimentées © APRH
 
 
Réservé aux juments de 4 ans et plus n’ayant jamais gagné, le Prix de Morienval (Maiden) semblait promis à l’expérimentée Sea Salinas (Sea The Stars), qui restait sur une proche 2e place à Chantilly … Mais la protégée de Francis-Henri Graffard n’a rien pu faire face à Peaceful Sea (Sea The Moon), qui a créé une grosse surprise en triomphant dès ses débuts ! Montée patiemment par le jeune Jacky Nicoleau, la représentante et pensionnaire de Jean-Christophe Bertin a progressé à l’extérieur à la sortie du tournant. Elle a pris facilement la tête à 300 m du but et s’est imposée d’une longueur et quart devant Sea Salinas, sur une piste mesurée à 5,2.
 
À la tête de sa jument, Jean-Christophe Bertin ne s’attendait pas à un tel résultat d’emblée © APRH
 
 
Peaceful Sea avait été repérée à la vente d’élevage Arqana par Daniel Colé, qui l’a achetée 1.000 € à Ronald Rauscher pour le compte de Jean-Christophe Bertin. Âgée de 3 ans à ce moment-là, elle présentait pourtant un pedigree très attractif d’un côté comme de l’autre. Son père, le classique Sea The Moon (Sea The Stars), fait partie des étalons les plus cotés sur le marché européen : il a lui-même donné 2 classiques en 2023, Fantastic Moon (Derby allemand) et Muskoka (Prix de Diane allemand). Quant à la mère de Peaceful Sea, Peace Society (Iffraaj), elle a gagné 2 Listeds à Baden-Baden, la 1ère à 2 ans sur 1.200 m et la 2e l’année suivante, sur 1.400 m … Une souche qui a produit des black types à chaque génération (Peace In Motion, Diadema, Peace Royale, Palmas, Pao Alto, Padishakh, Peace Time, ect).
 
La mère de Peaceful Sea, Peace Society, lors de sa victoire à 2 ans dans le Kronimus-Rennen (L.) © Sarah Bauer
 
 
Jean-Christophe Bertin nous a expliqué : « Franchement, je ne sais pas pourquoi personne d’autre n’a voulu d’elle aux ventes. Elle est très bien née et n’a pas de problèmes d’aplombs ; elle avait un gros poil sur le ring et manquait de dos, mais il suffisait simplement de la travailler. Lorsqu’elle est arrivée chez moi, elle a eu des petites chaleurs et des petites raideurs qui n’ont pas duré. Elle a fait un mois de longe puis un peu d’exercice dans ma carrière, avant d’aller à la piste. Elle n’était pas prête dimanche et le but était de lui donner un galop pour l’avancer, car je ne l’avais jamais emmenée au gazon. J’ai toujours pensé qu’elle avait de la qualité, mais je ne m’attendais pas à gagner ! ».
 
Jean-Christophe Bertin, un cavalier de concours basé à Lamorlaye
 
 
Cavalier de concours à Lamorlaye, Jean-Christophe Bertin a découvert les courses par le biais de l’ancien entraîneur Jacques Morin : « Après avoir exercé le métier de groom équin à haut niveau pendant une longue période, je me suis reconverti comme agent commercial durant quelques mois, notamment dans la briderie. Un jour, on m’a demandé de venir chez Jacques Morin pour tester un enrênement sur un pur-sang. C’est comme ça que je me suis retrouvé sur Baryton (vainqueur de plusieurs gros handicaps, ndlr). » Titulaire d’un permis d’entraîner depuis une quinzaine d’années, Jean-Christophe Bertin a remporté sa 1ère course en juin 2019 avec Crop Over Queen (Planteur), lauréate d’un handicap à Maisons-Laffitte : « Je n’étais malheureusement pas présent ce jour-là, car j’étais en concours au Mans ! ».
 
Jean-Christophe Bertin a monté en course durant plusieurs années © APRH
 
 
Jean-Christophe Bertin a aussi été gentleman-rider pendant quelques années en plat et en obstacle, et même en cross : « Je n’ai pas eu beaucoup de résultats, mais j’étais curieux de découvrir cet aspect du métier. » Il a actuellement 2 chevaux à l’entraînement, Peaceful Sea et Anecdotic (Anodin), qui n’est pas passé loin de la victoire au mois de janvier à Deauville : « J’ai également une 3 ans nommée Hopic (Oasis Dream), qui ne va pas tarder à revenir au travail. Elle aussi est bien née : Daniel Colé, qui achète tous mes chevaux, l’a acquise 2.500 € auprès des frères Wertheimer le mois dernier à Arqana. Elle n’a pas encore débuté, mais je l’aime bien. ». Certains s'accordent à dire que la foudre ne tombe jamais 2 fois au même endroit … Affaire à suivre !
 
L’autre pensionnaire de Jean-Christophe Bertin, Anecdotic (à l’extérieur), battu d’une tête seulement à Deauville © APRH 

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