Atlast, ou l'histoire de la frustration de son père Farhh, l'autre fils de Pivotal

08/04/2024 - Actualités
Une semaine après Tribalist dans le Prix Edmond Blanc (Gr.3), Atlast apporte un nouveau succès de Groupe à son père Farhh, étalon aussi doué que malheureusement sous-fertile, mais qui fait toujours la monte à Darley. Fils de Pivotal, il aurait  pu être un Siyouni anglais... mais ne le sera jamais !.


Altast remporte en roue libre le Prix La Force (Gr.3). Photo APRH

 

L'année de la conception de son fils Atlast, en 2020, fut la dernière où Darley annonçait un tarif public pour les services de Farhh, en l'occurrence  £12.000 alors qu'il avait 12 ans. Depuis, la direction du haras de Cheikh Mohammed Al Maktoum le propose en "private" mais le conserve dans son parc étalon. C'est un cas particulier, car il est notablement sous-fertile depuis ses débuts en tant qu'étalon, mais spectaculairement efficace. Entrainé par Christophe Ferland, l'élève des frères Wertheimer, Atlast est un beau 3 ans alezan avec beaucoup de blanc, soit 4 balzanes et une large liste en tête. Même s'il galope encore la tête en l'air, le partenaire de Maxime Guyon gagne avec une autorité telle qu'il a pris son ticket pour le Prix du Jockey-Club. Il devance l'attentiste et excellent finisseur Mondo Man, fils du sous-estimé Mondialiste qui fait la monte au Haras de Longechaux dans le Haut-Doubs.

 


 

 

Farhh n'est pas un cheval chanceux par nature, puisqu'il a eu le malheur de naître la même année que le crack Frankel et d'être spécialiste des mêmes distances. Son étrange destin a voulu qu'il affronte le jeune Frankel pour sa 2e sortie, en septembre à Doncaster, après avoir gagné en débutant à Newmarket. Mais Farrh a "pété un plomb" dans les stalles, ce qui lui a valu d'être non partant puis absent pendant 15 mois ! Toujours tenu en très haute estime, il attaque directement le plus haut niveau à 4 ans, étant dauphin de Nathaniel dans les Eclipse Stakes, puis de Frankel dans les Sussex Stakes et les International Stakes... et de Moonlight Cloud dans le Moulin de Longchamp ! Enfin, à 5 ans, il obtient la consécration dans les Lockinge Stakes (Gr.1), puis les Champion Stakes devant Cirrus des Aigles

 


Farhh

 

Malgré ce palmarès, Fahh, fils d'une double gagnante de Gr.1 en Allemagne nommé Gonbarda (Lando) a débuté à "seulement" £ 17.500. Sans doute parce qu'il n'a pas pratiquement pas couru à 2 et 3 ans, sans doute aussi à cause de son père, Pivotal. ce sprinter de grand talent est devenu un étalon marquant mais toujours abordé en se bouchant le nez par les intellectuels de la génétique classique. Et pourtant, Pivotal est le père de Siyouni, le meilleur étalon français de tous les temps, le seul reconnu comme un chef de race dans tous les pays du monde.

 


Pivotal, mort à 28 ans en 2021

 

Farhh s'est vite révélé pas assez fertile pour assurer des carnets de bal très fournis qui sont exigés outre-Manche. C'est bien dommage, car il aurait apporté beaucoup d'originalité génétique et d'infinies possibilités de croisements aux juments d'élite qu'il méritait. Car sa production est mince mais diablement rapide. On connait très bien en France Tribalist, qui vient de remporter le Prix Edmond Blanc (Gr.3) pour la 2e fois avant de tenter sans doute de garder son titre dans le Prix du Muguet (Gr.2). On a oublié Nocturnal Fox, lauréat du Prix Hocquart (Gr.2). En Angleterre, Farrh a fait mieux avec King of Change (Queen Elizabeth II Stakes, Gr.1), Fonteyn (Sun Chariot Stakes, Gr.1), Dee Ex Bee (2e du Derby d'Epsom, Gr.1), etc...

 

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