Courses britanniques : hausse de taxe écartée, un immense ouf de soulagement

26/11/2025 - Actualités
Le budget britannique a finalement épargné les paris hippiques, confirmant le maintien du taux à 15 %. Une décision qui offre un répit bienvenu à une filière déjà fragilisée.

 Une hausse de la fiscalité aurait eu des conséquences graves sur a filière


Ce mercredi, le budget britannique dévoilé par la ministre des finances Rachel Reeves a réservé une bonne surprise à la filière des courses hippiques : le taux de taxation appliqué aux paris reste gelé à 15 %, confirmant le maintien du régime fiscal actuel tant en points de vente physiques qu’en ligne. L’annonce constitue une réussite cinglante pour la campagne menée depuis l’été par le British Horseracing Authority (BHA), baptisée « Axe the Racing Tax ». Conçue pour contrer le projet du gouvernement de généraliser à l’ensemble des jeux de hasard un taux uniforme - plus élevé - de prélèvement, cette mobilisation s’est traduite par des alertes dramatiques sur le futur économique de la filière et même un jour de grève des courses programmé le 10 septembre dernier. 
 
 
 Rachel Reeves a épargné les courses
 
 
Avant le budget, la BHA et les principaux acteurs des courses avaient mis en garde : aligner la fiscalité des paris hippiques sur celle des jeux d’argent en ligne (actuellement taxés à 21 %) aurait porté un coup critique aux recettes du secteur, via la réduction du montant reversé par les opérateurs au titre de la commission de redistribution, des droits médias, des sponsors, etc.  Les institutionnels évoquaient un manque à gagner de l’ordre de 66 millions de livres par an dans le scénario le plus probable. En cas de taux encore plus élevé - 25 %, 30 % voire 40 % - les pertes auraient pu s’élever jusqu’à 160 millions de livres annuels. Pour une industrie qui emploie des milliers de personnes, soutient des communautés rurales et représente une part non-négligeable de l’économie britannique, le risque était jugé existentiel.
 
 
 
 
 
Selon les documents budgétaires rendus publics (par erreur, par le Office for Budget Responsibility avant le discours officiel), la taxation des paris sur l’hippodrome ne bouge pas : 15 % en boutique comme en ligne, et pas d’augmentation prévue. À l’inverse, la pression fiscale s’abat sur d’autres segments du jeu, à savoir la « remote gaming duty »  qui conserve les jeux en ligne, casinos, machines à sous et qui est portée de 21 à 40 % dès avril 2026. Ou encore la « general betting duty » pour le pari sportif (hors hippisme) qui sera relevée, passant de 15 à 25 % dès 2027. Fait notable également : le taux de la « machine gaming duty » (qui affecte les terminaux de pari en boutique) n’a pas été modifié. Ainsi, le budget semble avoir ciblé la taxation sur l’activité des jeux d’argent « casino & pari en ligne », épargnant ce qui fait la spécificité de l’hippisme. Un coup de grâce évité pour l’instant. 
 
 
 
 
 
Du côté du BHA (le France Galop britannique ndlr), et plus largement de l’industrie des courses, le soulagement est palpable. Le maintien du taux à 15 % est perçu comme une victoire pour la filière, un répit qui permet de stabiliser une économie déjà fragile. Mais ce n’est pas un triomphe total. De nombreux acteurs rappellent que le secteur reste fragile : la baisse récente des mises en ligne sur l’hippisme (de 10 % entre 2023 et 2025) avait déjà fragilisé les revenus.  De plus, la hausse des taxes sur les jeux en ligne et les machines à sous pourrait indirectement peser sur les bookmakers, ce qui, à son tour, pourrait réduire les retours à l’hippisme et des droits médias. 
 
Enfin, certains soulignent que ce gel témoigne surtout d’un compromis politique, les gouvernements cherchant des leviers fiscaux ailleurs qu’auprès de l’hippisme. Reste à voir si cette « exemption » sera maintenue dans les années à venir, ou si la pression en faveur de l’harmonisation fiscale repartira.

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