Père de Tunis et Speed Emile, Estejo est de retour dans le Centre-Est en 2024, au Haras des Beaux d'Étienne Raquin

Estejo, fin prêt à reprendre sa carrière de reproducteur après des douleurs de lombaires en 2024, au Haras des Beaux d'Étienne Raquin, en Saône-et-Loire

Il n'y a rien de pire qu'un retraité pour vous faire mentir. Surtout quand celui-ci est un... cheval ! En effet, il n'est point question du cas des crack-jockeys Lanfranco Dettori ou Davy Russell cette fois-ci, qui ont chacun annoncé au moins une fois avoir raccroché les bottes... pour finalement les rechausser peu de temps après ! Mais bel et bien du vénérable Estejo, dont beaucoup pensaient la carrière d'étalon stoppée depuis l'an dernier. Car alors qu'il venait de rejoindre l'Anjou et le Haras du Lion afin d'y poursuivre sa carrière de reproducteur, ce fils de Johan Cruyff s'est retrouvé perclu de douleurs lombaires qui l'empêchaient de monter sur les poulinières, et donc de procréer. Voilà pourquoi il n'a pu en saillir que six d'entre elles en 2023.

Étienne Raquin, le nouvel étalonnier d'Estejo

Mais le temps ayant fait son office, couplé à de - très - bons soins qui lui ont été dispensés, Estejo a pu se débarrasser de ses maux de dos, et ainsi "sortir" de son officieuse retraite. Son envie et sa capacité d'artiller pleinement retrouvées, il va ainsi de nouveau proposer ses services aux éleveurs en 2024, qui vont pouvoir lui envoyer une ou plusieurs de leurs juments en Saône-et-Loire, au Haras des Beaux d'Étienne Raquin, chez qui il va officier au tarif de  2 500€ HT/PV la saillie.

Estejo, un coeur de nouveau à prendre pour la saison de monte 2024

Pour rappel, Estejo s'est avéré être un redoutable compétiteur, ayant décroché pas moins de 9 victoires et pris 12 autres places en 32 sorties, la plupart sur des distances intermédiaires, pour l'entrainement de Ralf Rhone et la casaque du Stall Italy. Vainqueur de Listed au mois de juin de ses 3 ans, il s'est de nouveau illustré au niveau "black type à 4 ans en s'adjugeant le Premio Roma (Gr.1), face qui plus est à d'excellents compétiteurs de la trempe de Nahoodh et autre Cima de Triomphe, qui ont eux aussi brillé au moins une fois au plus haut niveau, dans les Falmouth Stakes pour la première citée, et dans le Derby Italiano pour le second. Encore gagnant d'une Listed à 6 ans, Estejo a ensuite remporté un nouveau Gr.1 à 7 ans, le Premio Presidente della Republica, là aussi en défaisant d'excellents coursiers comme Voila Ici, un ancien vainqueur du Gran Premio di Milano (Gr.1) et du Premio Roma (Gr.1) et  Quiza Quiza Quiza, gagnante quant à elle d'un Premio Lydia Tesio (Gr.1).

Esmondo, "hurdler" de renom, et ni plus ni moins neveu d'Estejo, nouvel étalon du Haras des Beaux (© APRH)

Également trois fois deuxième de Gr.3 et une fois troisième de Gr.1, d'un autre Premio Roma d'ailleurs, alors remporté par Rio de la Plata, dont le nom figure également au palmarès du Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.1) et du Premio Vittorio di Capua, Estejo a pour père le solide Johan Cruyff, qui avait remporté les Beresford Stakes (Gr.3) à 2 ans et les Gallinule Stakes (Gr.2) à 3 ans, au Curragh. Côté maternel, cet élève du Gestüt Schallern est un fils de la bonne Este, une multiple placée de Listed outre-Rhin, qui a également donné naissance à Esmonda, devenue ensuite la mère de l'excellent Esmondo, vainqueur à dix reprises sur les haies, notamment du Prix Cambacérès (Gr.1) et du Prix Renaud du Vivier (Gr.1) à Auteuil, pour l'association Jacques Bisson, Daniel Allard et Guillaume Macaire.

Tunis, l'un des meilleurs porte-étendards d'Estejo en qualité d'étalon (© APRH)

Soit la même association (à laquelle il faut rajouter Hector de Lageneste & Franck Van Haaren, ndlr) que celle autour de Speed Emile, l'un des tout meilleurs produits d'Estejo à ce jour, qui a quant à lui brillé dans les Prix La Périchole (Gr.3) et James Hennessy (L.) à Auteuil,  et ce pas plus tard que l'an dernier. Avant lui, le nouveau sire du Haras des Beaux s'était également distingué au travers des excellents résultats en piste d'Ocean Life, vainqueur de Gr.3 et double placé de Gr.1 sur les obstacles italiens, ou encore ceux de Tunis, sorti notamment vainqueur des Prix Amadou (Gr.2), d'Indy (Gr.3), Aguado (Gr.3) et Stanley (L.) à Auteuil, en plus d'avoit conclu deuxième des Prix Renaud du Vivier (Gr.1), Alain du Breil (Gr.1) et Cambacérès (Gr.1) pour le même entrainement de Guillaume Macaire, avant d'entrer lui aussi au haras.

Speed Emile, autre fils d'Estejo, lors de sa victoire dans l'édition 2023 du Prix La Périchole (Gr.3) à Auteuil, sous la selle de Kilian Dubourg (© APRH)

Fort d'un incroyable modèle, avec ses 1m68 au garrot, qu'il semble d'ailleurs transmettre à ses produits, qui n'ont pas manqué de tenir le haut de l'affiche aussi bien aux ventes qu'aux concours de modèle et allures en 2023, Estejo s'apprête donc à reprendre sa carrière de reproducteur, aux côtés de Tai Chi, sur des terres qu'il connaît bien, puisqu'ayant fait la monte sur celles voisines du Haras de Jalogny, également implanté en Saône-et-Loire, de 2018 à 2022, après avoir débuté en Pologne.