Grosser Preis von Baden : héroïque Zagrey pour le premier Gr.1 de Zarak et de Jean-Paul Challet

04/09/2023 - Actualités
Cheval d'exception de Jean-Paul Challet, qui est à la fois son éleveur et son propriétaire, en association avec Gérard Augustin-Normand, Zagrey a sorti le grand jeu hier pour s'octroyer le Grosser Preis von Baden, associé à Christophe Soumillon. Ce pensionnaire de Yann Barberot en a également profité pour offrir une première victoire de Gr.1 à son père, Zarak, ainsi qu'à l'animateur du Haras de Précolette, cité plus haut.

Zagrey et Christophe Soumillon auront du sortir le grand jeu pour s'adjuger l'édition 2023 du Grosser Preis von Baden et ainsi offrir une première victoire de Gr.1 à Zarak et Jean-Paul Challet, l'éleveur-propriétaire du cheval (© Facebook Écurie Yann Barberot)

 

Depuis les vignes de Baden-Baden, Jean-Paul Challet n'arrive toujours pas à redescendre de son petit nuage. Non pas du fait d'une consommation excessive de vin du pays de Bade. Même si quelques bouteilles ont été bien évidemment débouchées, et dégustées, durant le week-end. Mais plutôt parce que ce dernier a eu l'immense bonheur d'assister de ses yeux-vus au sacre de Zagrey dans l'édition 2023 du Grosser Preis von Baden, sous la selle de Christophe Soumillon. Un succès à la saveur particulière pour l'homme à la tête des Écuries Altima, Euroling, Fertilia et Jema, puisqu'il s'agit là de sa toute première victoire de Gr.1, obtenue qui plus est par un cheval dont il est à la fois l'éleveur et le propriétaire, en association avec Gérard Augustin-Normand et entraîné par Yann Barberot, mis à l'honneur le même jour à ParisLongchamp par Beauvatier, dans le Prix La Rochette (Gr.3), avec qui il connait une belle réussite.

 

Quentin Gervais, Jean-Paul Challet, Christophe Soumillon, John Hammond (racing manager de Gérard Augustin-Normand) et Yann Barberot, posant fièrement sur le podium après la victoire de Zagrey dans le Grosser Preis von Baden (Gr.1), ce dimanche 03 septembre 2023 (© Facebook Écurie Yann Barberot)

 

Joint par téléphone 24 heures après l'heureux dénouement, l'animateur du Haras de Précolette nous a dit: "C'est tout bonnement fantastique ! Pour moi, ma famille, le haras et toute les personnes qui ont contribué à en arriver jusque-là: Franck Soulard à l'élevage, la famille Lhermite du Haras de Grandcamp pour le débourrage-pré-entraînement, Yann Barberot et toute son équipe deauvillaise et bien évidemment Christophe Soumillon, qui a parachevé à merveille tout le travail effectué avec le cheval. Ce sont des moments rêvés, longtemps espérés, qui aujourd'hui deviennent réalité, et qu'il convient de savourer pleinement. C'est fabuleux !"

 

Christophe Soumillon, "thumbs up" après son premier sacre dans le Grosser Preis von Baden (Gr.1), en selle sur Zagrey (© Facebook Écurie Yann Barberot)

 

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire peut-on lire dans "Le Cid" de Corneille. Zagrey, lui, a fait plus que le montrer ce dimanche 03 septembre, dans le Land de Bade-Wurtemberg, où il a su, avec Christophe Soumillon, se défaire de tous les pièges s'étant mis en travers de leur chemin pour s'immiscer sur la première marche du podium. Et Dieu s'ils ont été nombreux ! Jean-Paul Challet nous a expliqué: "Le cheval a vraiment été exceptionnel. Lui et son pilote. Mais nos coeurs ont été mis à rude épreuve. Surtout le mien. J'ai d'ailleurs dit à Christophe Soumillon que j'allais lui envoyer la note de mon cardiologue ! (rires) Ils n'ont pas du tout eu ce que l'on peut appeler une "bonne course", sur une piste très hachée et irrégulière au demeurant: il n'y a pas eu de rythme, ils ont pris des coups, ils se sont retrouvés emmurés vivants au moment de l'emballage final,... Bref, rien ne laissait présager qu'ils puissent l'emporter. J'ai longtemps cru qu'ils allaient terminer troisième "dans la boîte".

 

 

Mais dans les 200 derniers mètres, tout s'est ouvert pour le tandem, le long du rail extérieur, et Zagrey a pu faire parler sa redoutable pointe de vitesse pour venir mettre sa tête devant celle de Mr. Hollywood (Iquitos) sur la ligne d'arrivée. Monté par le "FR" Lukas Delozier, ce dernier a donc dû se contenter de la deuxième place, et Straight (Zarak) de la troisième, encore une demi-longueur plus loin. Une issue favorable donc pour le protégé de Jean-Paul Challet et Gérard Augustin-Normand qui, non sans être parvenu à battre le chrono toujours détenu par Pilsudski (2'26"74 en 1994, ndlr), mais en réalisant 200 derniers mètres de folie, a ainsi offert une première victoire dans cette course à son partenaire, Christophe Soumillon, mais aussi une première victoire de Gr.1 à son père, Zarak.

 

 

Vainqueur du Grand Prix de Saint-Cloud, en 2017, sous la même selle de Christophe Soumillon, avec qui il s'était également classé très bon deuxième des Prix Ganay (Gr.1) et du Jockey-Club (Gr.1), l'étalon des Aga Khan Studs a fait plus que s'illustrer à travers ses produits au cours de ce premier week-end de septembre, étant à l'origine donc de Zagrey et Straight, premier et troisième du Grosser Preis von Baden (Gr.1), mais aussi de Parnac, sortie lauréate des Flower Bowl Stakes (Gr.2) de Saratoga et de Wida, gagnant du Swiss Derby pour le trio Haras de la Perelle/Philippe Decouz/Ronan Thomas. "Très améliorateur" aux dires de Jean-Paul Challet, Zarak a donc eu parmi ses prétendantes de 2018 Grey Anatomy, la mère de Zagrey, et de deux autres bons chevaux nés et élevés au Haras de Précolette, parmi lesquels Graignes, multiple placé de Groupe (Critérium International, Gr.1 ; Critérium de Maisons-Laffitte, Gr.2, Prix Djebel, Gr.3 et Prix Eclipse, Gr.3 ; ndlr) et quatrième en 2019 de la Poule d’Essai des Poulains (Gr.1)... pour le même entraînement de Yann Barberot et la casaque de Gérard Augustin-Normand !

 

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Fier de voir l'histoire se poursuivre aussi bien avec ces derniers, notamment avec l'entraîneur deauvillais, Jean-Paul Challet nous a confié: "Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, avant d'être un excellent entraîneur, Yann Barberot est avant tout un formidable chef d'entreprise. Tout ce qui lui arrive aujourd'hui, à lui et son équipe, n'est qu'une juste récompense de tous les efforts qu'ils consentent au quotidien avec leurs chevaux, et ce peu importe qu'ils appartiennent à des "grands" ou "petits" propriétaires et/ou éleveurs. Partager tous ces moments avec eux, ces émotions, ce stress, cet enthousiasme n'est que du pur plaisir. D'autant plus lors de journées comme celle-ci où il y avait du monde dans les tribunes et une belle ambiance".

 

Zagrey, photographié yearling, lors de notre passage au Haras de Précolette, où il est né et a grandi, au début de l'été 2020

 

Récompensé par une première victoire au plus haut-niveau, Zagrey, comme le bon vin - on y revient toujours ! - n'a fait que se bonifier avec le temps. Gagnant à 2 ans à Amiens, il avait ensuite fait sien à 3 ans le Derby du Midi (L.) à Bordeaux et le Grand Prix du Nord (L.) à Chantilly en plus de s'être classé deuxième du Prix Eugène Adam (Gr.2) à Saint-Cloud. Avant sa victoire dans le Grosser Preis von Baden, il avait également réalisé de belles choses en se classant notamment troisième de la Dubai Sheema Classic (Gr.1) et deuxième du Grand Prix de Saint-Cloud (Gr.1), seulement battu par les champions Equinox (Kitasan Black) et Westover (Frankel). Beau, bon et bien né, Zagrey a donc beaucoup d'attributs plaidant en sa faveur pour un jour officier au haras en tant qu'étalon, comme nous l'a expliqué Jean-Paul Challet: "Je ne l'ai jamais caché, j'ai toujours eu deux rêves avec Zagrey : le voir performer sur distance classique, et le faire devenir étalon. Le premier a été réalisé ce dimanche. Reste le second à présent. Il est vrai qu'avant cela d'autres opportunités s'offrent à lui, comme le Prix de l'Arc de Triomphe (Gr.1) à ParisLongchamp par exemple. Il se pourrait même qu'il soit invité à courir au Japon cet hiver, aux dires des membres de la Japan Racing Association que nous avons croisés ce week-end, en Allemagne. Mais nous ne voulons aucunement prendre une décision hâtive. La course d'hier peut avoir laissé des traces. Il faut le laisser récupérer et nous aviserons en fonction". D'ici là, le mot d'ordre est le suivant: "profiter pleinement de cet événement unique". Avec ou sans modération, c'est au choix !

 

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