Cheltenham 2020 : Saint Roi et le rêve éveillé de Pierre-Emmanuel Guilloux

13/03/2020 - Actualités
 Il en pleurait devant sa télé. A juste titre, le jeune éleveur Pierre-Emmanuel Guilloux, producteur de bovins charolais dans la Saone-et-Loire, a remporté son 1e Gr.3 directement pendant le festival de Cheltenham avec le 5 ans Saint Roi, le fruit d'une histoire d'amitié entre 3 hommes de l'ouest, Jacky Thomas, Benoit Dasque et Guy Chérel.


Saint Roi entouré de son jockey Barry Gerarghty et son propriétaire aux anges, JP McManus.




 " Un moment j'ai pensé à aller à Cheltenham. Mais je suis resté à la maison car je suis seul sur l'exploitation avec mon père. Quand même, on aurait dù s'organiser pour faire le déplacement ! " Pierre-Emmanuel Guilloux est tout à fait typique des éleveurs de sauteurs de la région Centre de la France. Ayant repris le flambeau familial, il élève des bovins charolais d'élite, livrant même un fameux restaurant étoilé de Chalon-sur-Saone, l'Amaryllis. En plus de ses 70 vaches, il a commencé à élever des chevaux de courses sur les 113 hectares de son vaste domaine dont les terres appartiennent à la famile de Bernard de Croix, le commentateur d'Equidia, à Génelard tout près de l'ancienne station des Haras Nationaux où Vidéo Rock a fait la majorité de sa carrière. La petite commune de Génelard est aussi le lieu de naissance de Benoït Cernin, un champion des sports équestres.

 

Tout a changé à la faveur de rencontres en cascades avec des gens...de l'ouest. " J'ai tout d'abord rencontré Benoit Dasque, dont le père Jean venait déjà acheter des poulains dans la région à l'époque, chez Jean-Louis Berger. Il m'a présenté Jacky Thomas, vigneron à Tigné en Anjou."

 


Pierre-Emmanuel Guilloux à Génelard dans la Saone-et-Loire.


Toute petite, voici Sainte Vigne, la mère de Saint Roi ! Ce dernier est son premier produit. Elle est actuellement pleine de Cokoriko, à qui elle va retourner au printemps.

 

Les 2 hommes sont co-éleveurs de Saint Roi. " Jacky Thomas m'avait proposé une association avec Sainte Vigne, la future mère de Saint Roi. Quand elle est descendue du camion, je me suis quand même demandé ce que j'allais en faire tellement elle était petite ! Je l'ai prise car c'était une nièce de Kenza du Charmil, une jument que j'avais reçue de la part de Guy Chérel et qui m'avait donné Roi Ken, un gagnant de quinté à Pau." Le 4e homme de cette histoire est donc Guy Chérel, à qui Pierre-Emmanuel Guilloux doit beaucoup. " J'ai eu l'occasion de le rencontrer lors d'un concours à Paray-le-Monial. il est venu à la maison et nous nous sommes liés d'amitié. J'ai énormément progressé grâce à lui. Il m'a acheté des poulains, mis des chevaux en pension, confié des juments en association à l'élevage. Je l'ai eu bien sûr au téléphone aussitôt l'arrivée, il était très ému."

 

 

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Guy Chérel connait cette famille par coeur, puisqu'il a entrainé la plupart des meilleurs éléments qui comportent Korelo, Cartzagrouas, Lesoquera, Keeping Gold, Barramundi et donc Roi Ken. Le maître entraineur mais aussi éleveur,  n'a aujourd'hui plus aucune licence ni agrément suite à sa garde à vue du 17 septembre 2018. Saint Roi fut l'un de ses derniers partants, 3e du Prix Finot le 13 septembre 2018 à Auteuil derrière Flying Startanco et Fandango. Le fils de Coastal Path, né pour sauter, avait tout de même conclu 2e en débutant dans un maiden de plat sur 2400 m durant l'été à Clairefontaine. Il a logiquement été exporté, dès le début octobre 2018, pour aller chez Willie Mullins y défendre la casaque de JP McManus. Fidèle à la méthode Mullins, il a été longtemps absent des pistes pour revenir seulement en décembre 2019. Seulement 5e pour sa rentrée, il a gagné un petit maiden par 6 longueurs à Tramore le 1e janvier. Mais cela était suffisant, de l'avis de Mullins, pour attaquer directement un Gr.3 à Cheltenham. Comme d'habitude, Mullins a eu raison à la fin !
 


 

 

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