Battu dans le Derby, Delacroix renait de ses cendres en décrochant les Eclipse Stakes

05/07/2025 - Actualités
Ils n’étaient que six au départ des Eclipse Stakes 2025, mais le spectacle a été grandiose à Sandown. Delacroix, décevant dans le Derby, a trouvé sa rédemption sur 2 000 mètres en arrachant la victoire au favori Ombudsman dans les derniers mètres.

 Delacroix est venu à bout d'Ombudsman


Cet après-midi, sur l’hippodrome de Sandown, ils n’étaient que six au départ des Eclipse Stakes (Gr.1), mais le lot se révélait d’une densité rare pour cette édition 2025. En tête d’affiche figurait Ombudsman, le lauréat des Prince of Wales’s Stakes à Royal Ascot, qui faisait figure d’épouvantail. Face à lui se dressait notamment l’autre 4 ans de la course, le Français Sosie, double vainqueur de Gr.1 au printemps. Le reste du lot était composé de poulains de 3 ans, dont Camille Pissarro, lauréat début juin du Prix du Jockey Club, ou encore Ruling Court, le vainqueur des Guinées, qui s’essayait sur 2 000 mètres.
 
Bien décidé à prendre la tête, Maxime Guyon a fait le forcing en début de course pour s’installer aux avant-postes. Alors qu’il souhaitait se placer « deux au carré », dans le sillage de Hotazhell, William Buick, le partenaire d’Ombudsman, a été contré par Ryan Moore et Delacroix, qui l’ont contraint à voyager en troisième épaisseur, nez au vent. Durant toute la ligne droite opposée, les deux jockeys vedettes ont joué des coudes. Finalement, Moore a décidé de laisser une chance à son partenaire, permettant à Ombudsman d’être un temps caché. Après avoir pris le meilleur sur les animateurs et résisté à l’attaque de Christophe Soumillon et Camille Pissarro, le plus dur semblait avoir été fait pour le représentant Godolphin. C’était sans compter sur la fin de course diabolique de Delacroix, qui venait lui arracher la victoire dans les toutes dernières foulées.
 
 
 
 
Pour Delacroix, cette victoire dans les Eclipse Stakes sonne comme une revanche. Ce fils de Dubawi avait en effet abordé le Derby d’Epsom comme l’un des favoris au mois de juin, fort d’un début de saison prometteur, ponctué par son succès autoritaire dans les Jockey Club Stakes (Gr.2) à Newmarket. Malheureusement, ce jour-là à Epsom, il avait montré ses limites sur la distance classique, ne pouvant faire mieux que neuvième, loin de son compagnon de box Lambourn. Redescendu sur 2 000 mètres, sa vraie distance de prédilection selon son mentor Aidan O’Brien, Delacroix a aujourd’hui montré son vrai visage. La suite logique pour lui pourrait désormais passer par le Juddmonte International à York, sur la même distance, puis les Irish Champion Stakes en septembre, avant une possible tentative dans les Champion Stakes en fin de saison.
 
 
Aidan O'Brien remporte cette course pour la troisième année consécutive
 
 
Né dans la pourpre, Delacroix est un fils de la grande championne américaine Tepin. Sous la férule de Mark Casse, cette mileuse avait épinglé six épreuves de Groupe 1, dont les Queen Anne Stakes lors de Royal Ascot. À l’issue de sa magnifique carrière, Tepin avait été acquise pour la modique somme de 8 millions de dollars par Coolmore. Logiquement, le colosse irlandais l’avait présentée à son étalon vedette Galileo. Ce croisement a donné Grateful, qui s’est offert en octobre dernier le Prix de Royallieu (Gr.1) sous la selle de Christophe Soumillon. L’année suivante, John Magnier et ses associés ont décidé de la présenter à l’étalon de son meilleur ennemi, à savoir Dubawi. La génétique est si simple : lorsque l’on marie deux champions ensemble, on a de grandes chances d’obtenir un champion. S’il n’a peut-être pas encore mérité son statut de champion, Delacroix a encore toute son année de 3 ans, voire celle de 4 ans, pour prouver qu’il est de cette trempe.
 
 
Tepin, la mère de Delacroix dans ses oeuvres

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