La tournée du Stagiaire : Anastasia Wattel, Deauville lui va si bien

22/08/2019 - Découvertes
Souvenez-vous, il y a une grosse semaine, Grégory Benoist laissait éclater son immense joie au passage du poteau, alors qu'il enlevait le Grand Handicap de Deauville. Si il était si heureux, c'est qu'il gagnait ce jour-là pour sa femme, Anastasia Wattel, avec Infirmier, un cheval qu'elle avait récupéré à réclamer. Première consécration dans une course prestigieuse, pour une jeune femme qui a la tête sur les épaules, et qui ne veut pas brûler les étapes...

 

Elle est encore loin la ferveur des ventes deauvillaises, lorsque l'on arrive sur l'hippodrome au petit matin. Juste en face du rond de présentation, alors que les chevaux du centre vont et viennent aux pistes d'entraînement, une équipe réduite, mais sympathique et motivée, nous attend aux boxes d'Anastasia Wattel. La jeune femme va et vient, entre ses différents pensionnaires, une dizaine, toujours avec le sourire. Elle ne se presse pas, mais est toujours très méthodique. Il faut dire que la patience est une des clés de sa réussite grandissante.

 

Anastasia Wattel, toujours avec le sourire ! (APRH)

 

Installée entraîneur depuis février 2018, Anastasia ne pouvait pas échapper à son destin parmi les chevaux, et encore moins à un retour à Deauville. C'est là qu'elle a grandi, au milieu des écuries de son père, un de nos meilleurs entraîneurs français, Stéphane Wattel. En plein meeting d'août, père et fille se côtoient, et marchent d'ailleurs sur l'eau en ce moment. La fille est jeune, et a pourtant un sacré bagage derrière elle. Comme tout parent aimant et concerné par l'avenir de ses enfants, les Wattel ont tenu à ce que leur fille fasse des études. Une voie qui est bien difficile à suivre lorsque l'on est dévoré par l'appel des écuries, mais Anastasia a eu la patience qu'il fallait pour tranquillement tracer sa route jusqu'à son rêve ultime. Des expériences dans l'élevage, et bien sûr à l'entraînement, chez Freddy Head et David Smaga. Enfin, elle se lance, et ce grâce à deux propriétaires de son père, qui décident de lui faire confiance, Lord Clinton et Adrian Pratt.

 

 

Anastasia entourée de ses fidèles propriétaires, Lord Clinton et Adrian Pratt, après le Grand Handicap de Deauville. (APRH)

 

Avec eux, elle achète à réclamer une certaine Zone Regard, qui sera sa 1ère partante, une belle 5ème place à Chantilly, un endroit où elle aurait pu s'installer. Mais, elle a choisi Deauville, avec tous les avantages que cela comporte, la plage, les pistes qui n'ont rien à envier aux autres centres, et surtout l'environnement familial, car si les choix d'un entraîneur se font seul, la présence de son père, et son expérience, sont indispensables. Ce métier est tellement difficile et incertain, que le soutien d'un homme d'expérience est non négligeable. Le 1er gagnant arrive vite, au bout du 5ème partant, avec un cheval qu'elle avait aussi réclamé, cette fois pour l'écurie de groupe Happy Few, une bande d'amis orchestrée à l'initiative d'Anastasia. Juste après, Zone Regard gagne pour la casaque d'Adrian Pratt, une belle récompense pour l'association avec ce sympathique propriétaire, souvent à l'écurie pour voir ses protégés, et leur donner les meilleures carottes anglaises ! 

 

Le beau Infirmier à l'écurie, avec Grégory Benoist en selle. 

 

C'est d'ailleurs avec la casaque de Adrian Pratt que Anastasia a remporté son plus beau succès il y a un peu plus d'une semaine, le Grand Handicap de Deauville, disputé le jour du Jacques le Marois, durant la plus belle réunion du meeting d'août. Infirmier, cheval lui aussi acquis à réclamer, qui lui avait déjà offert un 1er Quinté cette année, et s'est envolé dans l'un des plus beaux handicaps de la saison, monté par Grégory Benoist, le mari d'Anastasia. Aide précieuse au quotidien, le top jockey vient monter dès qu'il en a le temps, et sait mettre à profit son expérience du très haut niveau, un atout de poids dans la préparation des chevaux. Ce fut le couronnement d'un travail de longue haleine avec Infirmier.

 

Grégory Benoist laisse éclater sa joie devant les tribunes combles au passage du poteau. (APRH)

 

Après la grande joie passée, le futur est désormais à prévoir, mais encore une fois, on ne s'enflamme pas trop vite, une qualité indispensable dans ce métier. Il y a eu plein d'appels pour mettre des chevaux, mais Anastasia préfère pour l'instant consolider ce qu'elle a déjà entrepris, sans brûler les étapes, et afin de garder sa méthode de travail: faire du cas par cas, et amener chacun de ses pensionnaires au maximum de ce qu'il peut faire. Suivez-donc de près cette jeune femme, car les succès de ce genre devrait encore pleuvoir à ce rythme là !

 

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