Jad Hondier, la première chez les Gentlemen-Riders d'une autre étoile des courses de poneys

05/03/2024 - Actualités
Lui aussi passé par la grande et belle école des courses de Poneys au Galop, huit fois Champion de France de la discipline, Jad Hondier s'est cette fois-ci distingué en qualité de Gentleman-Rider ce dimanche 02 mars, date de sa première victoire, pour sa cinquième sortie seulement, dans les rangs des amateurs, en selle sur Kadoue Conti, pour l'entraînement d'Isabelle Gallorini, la casaque ainsi que l'élevage de Patrick Joubert. Portrait. 

Ancienne gloire des courses de Poneys au Galop, Jad Hondier a obtenu sa première victoire en qualité de Gentleman-Rider ce dimanche 03 mars, associé à Kadoue Conti, sur l'hippodrome d'Angoulême (photo d'archives)

 

Le samedi 23 septembre dernier, à Craon, en Mayenne, une petite réception avait été organisée au sein du restaurant de l'hippodrome de La Touche par l'association des Poneys au Galop, présidée par Cécile Madamet. Non seulement pour terminer de la meilleure des manières cette journée, durant laquelle s'était tenue la toute première vente aux enchères officielle de poneys de courses de l'histoire, organisée de concert avec OSARUS, ainsi que l'Assemblée Générale de ladite association. Mais aussi pour célébrer comme il se doit, avec enfants, parents, familles et encadrants, cinq cavalières et cavaliers pour qui 2023 coïncidait avec leur toute dernière apparition dans les pelotons des courses de poneys : Loeiza Hayères-Fouchard, Léa Denuault, Léane David, Pierre Remoué et Jad Hondier. Si les noms des deux premières citées ne sont pas encore apparus sur les programmes officiels, cela a déjà été le cas pour les trois autres.

 

Jad Hondier, entouré de part et d'autres par Nicolas Lefebvre, Cécile Madamet et Nicolas Madamet, de l'association Poneys au Galop, mais aussi de Pierre Remoué, Léane David, Léa Denuault et Loeiza Hayères-Fouchard, avec qui il a longtemps croisé le fer en courses de poneys

  

À commencer par ce premier week-end de mars, durant lequel Léane David s'en est allée chercher la toute première victoire officielle de sa jeune carrière, en selle sur Klothilde du Livet (Clovis du Berlais), en plat, à Lignières, pour l'entraînement de Laurent & Mathéo Viel (CLIQUEZ ICI POUR RELIRE L'ARTICLE). Le lendemain, soit le dimanche 03 mars, Pierre Remoué en a quant à lui profité pour obtenir son 13e succès en qualité d'apprenti, en plat, associé à Queen's Angel (Le Havre), sur l'hippodrome de Machecoul, pour le compte de son patron, Adrien Fouassier. Et le même jour, Jad Hondier, 16 ans, a réussi à remporter sa toute première course dans les rangs des Gentlemen-Riders, en plat, dans le Prix Tom Kazak, à Angoulême, associé à Kadoue Conti (Free Port Lux), pour l'entraînement d'Isabelle Gallorini, la casaque et l'élevage très, très en forme de Patrick Joubert. Et ce alors qu'il s'agissait seulement de sa cinquième apparition publique, sur une pouliche inédite qui plus est !

 

Jad Hondier, un jeune Gentleman-Rider qui "a des bras", déjà du temps de sa splendeur en courses de poneys, en atteste cette lutte avec Mathéo Dehez-Devaux lors d'une édition du Point-to-Point de Pony Race Maisons-Laffitte

 

Dans une course menée grand train par Jifi de Moutiers (Spider Flight), Jad Hondier a fait galoper sa partenaire, Kadoue Conti, en cinq/sixième position, bien calée côté corde, avant de lui demander de se rapprocher progressivement des animateurs au dernier passage en face. Entré en tête dans la dernière ligne droite, avec à leurs côtés l'inédite Kiss Well de Cotte (Willywell) et Benjamin Caron, le tandem s'est ensuite livré à une très belle lutte avec ces derniers, qu'ils sont finalement parvenus à dominer d'une demi-longueur au passage du poteau d'arrivée. La troisième place a été prise sept longueurs et demie plus en retrait par l'AQPS Kel Beau Mec (Karakatar), dont c'était également la première sortie en compétition.

 

 

Contacté par téléphone après ce succès, Jad Hondier nous a déclaré: "C'est un plaisir immense ! D'autant plus que c'était la première sortie en compétition de ma partenaire. La pouliche s'est montrée très facile pendant tout le parcours et elle me l'a bien rendu pour finir. Je tiens à remercier encore une fois Isabelle Gallorini pour sa confiance, ainsi que Patrick Joubert. Pouvoir remporter sa première course avec de telles couleurs, qui viennent tout juste de briller dans le Grand Cross de Pau (avec Hip Hop Conti (Lauro), ndlr), cela rajoute forcément un petit quelque chose en plus. D'ailleurs, j'avais déjà eu la chance de les porter en course de poneys, lors du French Point-to-Point de Vaumas, chez Emmanuel Clayeux. C'était en cross. J'avais terminé quatrième d'une étape du France Sire Poneys Cross Challenge avec Barkan de la Malis (Donatello du Paon)".

 

Patrick Joubert (chemise bleue), l'éleveur/propriétaire de Kadoue Conti, et Isabelle Gallorini (pantalon orange), sa metteuse au point, grâce à qui Jad Hondier a pu obtenir sa première victoire chez les Gentlemen-Riders (© APRH)

 

Comme évoqué ci-dessus, cette première victoire en piste de Jad Hondier est aussi celle de Kadoue Conti, pouliche de 4 ans que l'on devrait revoir en obstacle désormais, et qui en profite ainsi pour remettre à l'honneur l'entraînement royannais d'Isabelle Gallorini, ainsi que la casaque et l'élevage de Patrick Joubert décidément dans une forme olympique en ce début d'année 2024. Issue des oeuvres de Free Port Lux (Oasis Dream), stationné au Haras de Vains cette saison, à 2 500€ la saillie, elle est le deuxième produit de Camelia Conti (Montmartre), qui avait gagné sur les haies d'Auteuil pour l'entraînement de Gaëtan Taupin et cette même casaque rouge et blanche de Patrick Joubert. Apparentée à la même souche que Valiant Heart (Matahawk), lauréat du Grand Prix de Paris (Gr.1) en 1980, Camelia Conti est également la soeur de plusieurs vainqueurs en obstacle, parmi lesquels Coco Wood (Mansonnien), qui avait aussi conclu troisième des importants Prix Congress (Gr.2) et Roger de Minvielle (L.), ou encore Brio Conti (Dom Alco), un ancien protégé de Paul Nicholls gagnant d'un handicap de bonne facture sur les claies d'Ascot.

 

Camelia Conti, la mère de Kadoue Conti, lors de sa victoire à Auteuil sous la selle de Johnny Charron (© APRH)

 

Amoureux des chevaux et des courses depuis sa plus tendre enfance, Jad Hondier doit cette passion à son père, Xavier Hondier, ancien jockey d'obstacles aux quelques 295 victoires, acquises notamment en selle sur de top-sauteurs comme Quolibet (Fragrant Mix) dans un Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr.3), Atamane (Winged Love) dans un Prix Léon-Olry Roederer (Gr.2), ou encore Gael d'Angron (Grand Tresor) dans un Grand Steeple-Chase des Flandres, sans oublier Dom Lyphard (Dom Pasquini), Beruchet (Murumure) et autre Wutzeline (Waky Nao), avec qui il s'est imposé à haut-niveau à Cagnes-sur-Mer et en Italie. Jad Hondier explique: "Je lui dois beaucoup. Il a fait plus que me transmettre sa passion. Tout petit, je le suivais tout le temps sur les hippodromes. Quand il a arrêté sa carrière de jockey, il a pris beaucoup de temps pour m'accompagner en courses de poneys, en me prodiguant de précieux conseils et en me partageant ses différentes expériences. Comme il continue à le faire aujourd'hui".

 

Xavier & Jad Hondier, la passion des courses et des chevaux à l'état pur

 

À cheval depuis tout jeune, très vite vu sur les pistes d'entraînement de Maisons-Laffitte, d'où il est originaire, Jad Hondier s'est donc dirigé vers les courses de poneys pour commencer à endosser l'habit de lumière. Une grande et belle école de la vie, sur les bancs de laquelle il a beaucoup appris et en est ressorti grandi. Comme il le dit lui-même: "J'ai monté en courses de poneys à partir de l'âge de 8 ans, jusqu'à mes 16 ans. J'ai gagné 68 courses, en plat, en haies et en cross, associé à de super poneys comme Header, Brooklandsfarm Varinia (Tyrdulais Mayllennium Man), Barkan de la Malis ou encore Cosford Clarissa (Cosford Versace). Avec eux, j'ai d'ailleurs eu la chance d'être sacré huit fois Champion de France, notamment en plat et en haies. J'ai aussi pu courir sur quelques-uns des plus beaux hippodromes français, mais aussi étrangers, comme à Abu Dhabi, lors des Championnats du Monde de courses à poneys, en 2018, à Mons, en Belgique, à Livourne, en Italie ou encore à Bro Park en Suède, l'an dernier sur lequel je me suis d'ailleurs imposé, dans le cadre d'une étape de la Fegentri Junior".

 

 

Jad Hondier, après sa victoire à Bro Park, en Suède, lors d'une étape de la Fegentri Junior, avec à ses côtés son père, Xavier, Charlotte Charlotte Rinckenbach (Fegentri) et Cécile Madamet (Poneys au Galop)

 

Il ajoute: "Cette victoire en Suède restera d'ailleurs comme l'un des plus beaux moments de mes années en courses de poneys, avec la Marseillaise qui a retenti au moment de la remise des récompenses. Jamais je n'aurai pensé autant voyager, vivre autant d'expériences et rencontrer autant de gens grâce à cette discipline. Voilà pourquoi je tiens à remercier toute l'association Poneys au Galop pour ce qu'elle a fait pour moi. En plus d'apprendre à monter "proprement", et régulièrement, avec des courses organisées pratiquement tous les week-ends, dans toutes les disciplines, et presque partout en France, l'ambiance est vraiment géniale. Je n'en garde que des bons souvenirs".

 

Jad Hondier, dans ses oeuvres avec son poney d'alors, Header, sur lequel il a gagné beau nombre de ses succès dans les pelotons des Poneys au Galop

 

D'un commun accord avec ses parents, qui ne connaissent que trop bien les aléas et autres difficultés inhérentes à la vie de jockey, Jad Hondier a souhaité poursuivre ses études et passer sa licence de Gentleman-Rider dans un premier temps, avec malgré tout en tête de rejoindre un jour les rangs des jockeys profesionnels. Il nous détaille: "Actuellement, je suis en première professionnelle MCV (Métiers du Commerce et de la Vente, ndlr), au Lycée Jules Verne de Sartrouville (Yvelines). J'estime qu'il est important d'avoir un diplôme, car on ne sait pas ce qui peut arriver du jour au lendemain quand on monte en course. Voilà pourquoi je souhaite tout d'abord prendre la voie de l'amateurisme avant de passer plus tard ma licence de jockey professionnel. Je suis admiratif du parcours de personnes comme Christophe-Patrice Lemaire, Augustin Madamet ou encore Léo-Paul Brechet, qui sont tous devenus de très, très bons jockeys après avoir brillé chez les Gentlemen-Riders".

 

Jad Hondier, lors du French Point-to-Point de Vaumas, chez Emmanuel Clayeux, en 2022, déjà paré de l'habit de lumière de Patrick Joubert... avec lequel il a signé sa première victoire chez les Gentlemen-Riders en 2024 !

 

Capable de monter aussi bien en plat qu'en obstacle, Jad Hondier compte aborder l'avenir de la manière suivante. Avec beaucoup de rêves, encore plus de travail et davantage de plaisir. Il conclut: "J'adore les deux disciplines. Mais, avec mon père, nous tenons d'abord à ce que je prenne le plus d'expérience possible en plat. Quand je ne suis pas en cours, je vais monter chez divers entraîneurs mansonniens, en particulier Jehan Bertran de Balanda et Jérémy Da Silva, que je tiens d'ailleurs à remercier aussi, eux et leurs équipes, pour tous les conseils qu'ils me donnent. Je compte bien continuer à travailler dur jour après jour pour espérer atteindre un ou plusieurs de mes objectifs chez les amateurs. Comme gagner le Prix de France à Auteuil ou le Prix Aly Khan à Chantilly, le jour du Prix du Jockey-Club (Gr.1). Et, si possible, participer une nouvelle fois à la Fegentri "adultes". Cela serait vraiment la cerise sur le gâteau". En lui souhaitant de tout coeur que tous ses rêves deviennent réalité dans les mois et années à venir !

 

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