Cheek to Cheek : une heureuse grand-mère nommée Pride

05/08/2022 - Actualités
Les puristes se souviennent sans doute de Pride, une jument ordinaire en début de carrière devenue une crack à 6 ans, en remportant 3 Grs.1 et en se classant 2e de l'Arc. À 20 ans, la championne de Fair Salinia devient une grand-mère heureuse pour la première fois grâce à Cheek to Cheek, jument tardive, mais qui fait tout de même mieux que son aïeule en brisant son statut de maiden 3 mois plus tôt ! 

Cheek to Cheek, une première pour la championne Pride en tant que "mamie" ! (aprh)

 

Dans le monde moderne des courses, une jument comme Pride n'aurait sans doute jamais eu la carrière qui a été la sienne, carrière qui lui a permis d'être élue meilleure jument du monde en 2006. Son début de carrière, très quelconque, commence par une 3e place à 2 ans, avant une longue absence et un changement d'entraîneur. Elle gagnera son maiden à l'automne de ses 3 ans, avant d'échouer dans une Listed. Dans le monde moderne, Pride serait certainement rentrée au haras ... mais la patience (ou l'entêtement !) de ses propriétaires Sven Hanson et Carina Klingberg a fini par payer, et bien payer ! 

 

Pride lors de son succès dans la Hong Kong Cup sous la selle de Christophe Lemaire, déjà pour la casaque Fair Salinia

 

Arrivée chez Alain de Royer Dupré à 4 ans, Pride a remporté ses premiers Groupes à la surprise générale, avant d'échouer aux portes des Grs.1 à 5 ans. Elle est ensuite revenue à 6 ans, un fait rare pour une jument de ce calibre, comparable à Enable ou Goldikova sur ce point. Finalement extrêmement tardive, elle a gagné 3 Grs.1 à cet âge, dont un à Hong Kong, ou encore les Champion Stakes (Gr.1), 14 jours après sa 2e place dans l'Arc de Rail Link ... Une phénomène ! Alors même s'il est bien trop tôt et très présomptueux de faire un parallèle, la victoire de Cheek to Cheek cet après-midi à Clairefontaine pour la même casaque est l'occasion de repenser à sa grand-mère Pride, qui portait la même casaque bleue à étoile blanches de Fair Salinia. 

 

Cheek to Cheek et son co-entraîneur Joakim Brandt, tout à gauche (aprh)

 

Déjà, Cheek to Cheek fait mieux que son illustre grand-mère en brisant son statut de maiden en août de ses 3 ans ! La fille d'Holy Roman Emperor a débuté tardivement, progressant de course en course, et semble capable de franchir de nouveaux paliers sous la coupe de Pia et Joakim Brandt. Elle est le premier produit de Speciality, une jument très modeste mais qui est l'une des deux seules filles de Pride. L'autre, Queen, a été bien meilleure toujours chez les époux Brandt, en se plaçant de plusieurs courses black types dont ... les Pride Stakes (Gr.3) ! Elle est encore une toute jeune poulinière. Pride, qui a 22 ans, n'a eu sinon que des mâles, 9 en tout, dont le bien connu One Foot in Heaven, qui était lui aussi extrêmement tardif mais qualiteux. Cette victoire de Cheek to Cheek permet donc à Pride de briller pour la première fois comme grand-mère ... Le temps passe vite. 

 

Alain de Royer Dupré, entraîneur de Pride mais aussi de son meilleur produit One Foot in Heaven, lui aussi très tardif, et ici félicité après sa victoire dans le Prix du Conseil de Paris (APRH)

 

Semblant un peu poussiéreuse, la famille a été réveillée de près ou de loin ces dernières saisons. La grande soeur de Pride, Specifically, avait donné la gagnante des 1.000 Guinées Speciosa, qui est malheureusement devenue une poulinière très commune. Toutefois, l'une de ses soeurs nommée Sarai s'est illustrée sur notre sol pas plus tard que l'an dernier en produisant la gagnante du Marcel Boussac (Gr.1) Zellie, élevée par Charles Barel. Bien sûr, l'objectif pour Cheek to Cheek (ce qui veut dire très poétiquement joue contre joue) sera de prendre du black type. Une mission encore lointaine, mais loin d'être impossible, car Madame n'a que 3 ans ... Et à cet âge-là, il n'était même pas question de sa championne de grand-mère ! 

 

Pride, une "mamie" dont on n'a pas fini d'entendre parler ! 

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