Plus de 30 ans après ses débuts en course, l'éternel "JB" Eyquem est toujours au top !

11/03/2023 - Actualités
À 47 ans, Jean-Bernard Eyquem fait partie des vétérans des pelotons, mais sa monte n’a pas pris une ride. Le pilote palois réalise un excellent début de saison avec déjà 15 succès, lui qui vient de terminer tête de liste des jockeys de plat à Pau ! 
Jean-Claude Rouget et Jean-Bernard Eyquem, une association qui fonctionne à merveille © APRH
 
 
Avec 15 succès et 10 places en seulement 32 montes depuis le début de l’année, Jean-Bernard Eyquem détient une forme du tonnerre. Il a d’ailleurs terminé tête de liste du meeting de Pau en plat, avec 11 victoires : « Je ne m’attendais pas à avoir de tels résultats, mais j’ai eu la chance d’être associé à de bons chevaux comme Kovrov (Toronado), qui est invaincu en 2 sorties à Pau, Al Barq (Al Wukair) et Grand Prince (Toronado), qui m’ont offert 2 courses à conditions chacun, ou encore Liari (Cracksman), qui m’a bien plu lors de sa victoire de maiden à Toulouse. Mes principales victoires sont pour Jean-Claude Rouget et Élisabeth Bernard, ma 2e maman ! Je n’ai pas d’objectif particulier si ce n’est celui de faire mon travail le mieux possible, et de faire plaisir à mes clients. »
 
Invaincu en 2 sorties à Pau avec JB Eyquem, Kovrov s’annonce comme un espoir classique © Robert Polin
 
 
Des résultats impressionnants alliés à une longévité exceptionnelle, voilà ce qui force l’admiration chez JB Eyquem. Natif de La Teste-de-Buch, le pilote de 47 ans monte en course depuis le début des années 90 : « Je suis entré dans le métier en 1989, et j’ai débuté en course 3 ans plus tard. J’ai découvert le milieu par hasard ; j’étais un enfant très dissipé, et comme mes parents ne savaient plus quoi faire de moi, ils m’ont envoyé au centre aéré qui proposait plusieurs activités, dont l’équitation à dos de poney. Dès que j’ai rencontré cet animal, j’en suis tombé amoureux ! Mes parents ont alors compris qu’ils avaient une carotte pour me faire travailler, et ils m’ont acheté un réformé des courses. J’ai découvert les courses sur l’hippodrome de La Teste à 11 ans, et j’ai tout de suite su que je voulais devenir jockey. »
 
Première victoire de Groupe de JB avec Mon Romain dans le Prix de Compiègne (Gr.3), sur les haies d’Auteuil © APRH
 
 
Apprenti chez Patrick Biancone puis chez Nicolas Clément, qui l’a fait débuter en course, JB a signé sa 1ère victoire pour ce dernier avec Cerveza (Alzao) à Évreux, le 1er mai 1992. L’opportunité de travailler à La Teste s’est ensuite présentée, et il a été le premier jockey d’Isabelle Desmarais chez Jean-François Bernard pendant 3 ans : « J’avais une bonne place mais j’ai eu envie de changement, et je suis entré au service de Jean-Claude Rouget à Pau pendant un an et demi. Nous avons gagné pas mal de courses, mais je n’étais pas très sérieux : je pensais un peu trop à la fête et aux filles ! Je suis retourné à La Teste chez Hervé Carlus et nous avons remporté 45 courses ensemble, en dépit d’un petit effectif. Puis je suis revenu à Pau chez François Rohaut, avec lequel j’ai collaboré durant 7 ans. »
 
En selle sur Gun’n Roses, qui lui a offert 2 autres Groupes à Auteuil © APRH
 
 
C’est chez François Rohaut que JB s’est mis à l’obstacle, avec 70 victoires dans cette discipline à la clé. Mais son 1er Groupe, il l’a remporté pour Marcel Rolland avec Mon Romain (Nério) en 1999, dans le Prix de Compiègne (Gr.3) : « Le cheval appartenait à Michel et Sophie Daugreilh, que je connaissais très bien. Anne-Sophie Madeleine, qui était la partenaire habituelle de Mon Romain, avait cessé de monter à ce moment-là : Philippe Chevalier aurait dû lui être associé dans le Prix de Compiègne mais il a choisi de monter un autre pensionnaire de Marcel Rolland, Mandarino (Trempolino). Ce dernier a conclu 3e, et nous avons gagné ! J’ai remporté 2 Groupes supplémentaires à Auteuil l’année suivante pour François Rohaut, les Prix Amadou (Gr.2) et de Maisons-Laffitte (Gr.3), avec Gun’n Roses (Great Palm). C’était un super cheval, avec lequel j’ai aussi conclu 3e du Prix Renaud du Vivier (Gr.1). »
 
François Doumen, JB Eyquem et Thierry Doumen autour d’Algan, après leur victoire dans le Prix Roger Duchêne © APRH
 
 
JB a monté sa dernière course en obstacle durant l’été 2002 à Clairefontaine, avec Gun’n Roses justement : « Ce jour-là, mon cœur est passé à droite … Le cheval a fait une faute à la première haie, et les alliances se sont coincées dans le mors à aiguilles. Je me suis retrouvé sans direction, et il a emplafonné toutes les haies. J’ai eu peur pour moi mais aussi pour lui, et j’ai décidé de me consacrer exclusivement au plat. Je n’ai jamais été un dresseur en obstacle : un pilote, oui, mais j’étais nul comme dresseur ! J’ai été associé à d’autres très bons chevaux comme Algan (Le Pontet), avec qui j’ai gagné le Prix Roger Duchêne à Auteuil. »
 
JB et Tie Black, avec qui il a gagné son 1er Gr.1 dans la Poule d’Essai des Pouliches © APRH
 
 
Gun’n Roses appartenait à Javier Gispert, dont JB était le 1er jockey à l’époque. C’est également pour lui qu’il a remporté son 1er Groupe en plat avec Toupie (Intikhab) dans le Prix d’Arenberg (Gr.3), en 2004, puis son 1er Gr.1 dans la Poule d’Essai des Pouliches sur le tapis vert avec Tie Black (Machiavellian), en 2006 : « Tie Black fait partie de mes chevaux de cœur. J’ai de nouveau franchi le poteau en tête dans la Poule 4 ans plus tard, avec Liliside (American Post), mais nous avons été rétrogradés à la 6e place pour gêne … Peu de temps après, cela s’est mal passé avec Young Tiger (Tiger Hill) à Madrid, et mon association avec Javier Gispert et François Rohaut a pris fin. Je suis reparti chez Jean-Claude Rouget et de fil en aiguille, j’ai réussi à me hisser à la place que j’occupe maintenant. »
 
Lors de sa victoire dans le Prix du Jockey Club avec Almanzor, en 2016 © APRH
 
 
Une 2e collaboration récompensée par la victoire d’Almanzor (Wootton Bassett) dans le Prix du Jockey Club (Gr.1), en 2016 … à la cote de 20/1 ! Un souvenir inoubliable pour JB : « Le Jockey Club fait partie des courses que l’on rêve de gagner, et Almanzor a définitivement marqué ma carrière. Mais il y a également eu Tie Black et Young Tiger, un cheval de cœur qui m’a offert une dizaine de Listeds. Il était non seulement bon mais aussi beau, gentil, câlin … Un cheval très attachant. Olivier Peslier m’a toujours dit qu’il ne fallait pas s’attacher aux chevaux dans ce métier, mais je n’y arrive pas ! Je les aime tous … » Titulaire de plus de 2.000 succès, JB a également remporté de nombreux Grs.1 avec des pur-sang arabes pour la famille Bernard : « Je me souviens notamment de Kiss de Ghazal (Dormane), la plus grande championne que j’ai montée. Nous avons remporté 8 courses d’affilée dont 3 Grs.1, y compris la President of UAE Cup à Ascot ! Mais aussi Sylvine Al Maury (Munjiz), avec qui j’ai gagné 4 Grs.1. » Une sacrée carrière que celle de JB, qui n’est pas près de prendre sa retraite !
 
Kiss de Ghazal, une vraie championne chez les pur-sang arabes, ici lors de son succès avec JB à Longchamp dans le Qatar Arabian Trophy des Juments (Gr.1) © APRH
 

    

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