Pierre Ménard et Love Is Gold, l'histoire d'une première commune...peu commune !

17/01/2024 - Actualités
Installé depuis avril 2023 à Senonnes, Pierre Ménard a eu la joie de remporter son 1er Quinté il y a peu avec Love Is Gold, un cheval au destin particulier révélé sous son entraînement. L'occasion de découvrir un jeune professionnel avec la tête sur les épaules et du bagage pour réussir. 

 

Pierre Ménard (tout à droite), un jeune entraîneur révélé grâce à Love Is Gold (aprh)

 

Pierre Ménard est un nom et un visage que vous connaissez peut-être encore assez peu, mais dont vous aller sans doute entendre parler dans les prochaines années ! Installé depuis seulement quelques mois dans l'Ouest à Senonnes, ce natif de Mayenne a remporté son premier Quinté vendredi dernier avec Love Is Gold, un cheval à l'histoire assez particulière (lire plus loin dans l'article). Mais avant de parler de ce destin, il faut se pencher sur celui de son mentor, qui travaille pour l'heure avec 3 pensionnaires, et fait donc très fort pour son premier exercice ! 

 

 

Pierre Ménard explique : " Je ne suis pas d'une famille de chevaux, mais mon frère montait en concours hippique à un assez bon niveau, et j'ai toujours été passionné par l'animal. J'ai aussi eu l'occasion de vibrer aux courses de poneys, en tant que supporter de mon ami d'enfance Maxime Guyon, puisque nos familles étaient amies. Moi, c'était plutôt le tennis, mais j'ai eu l'envie de me plonger dans les chevaux et les courses, et j'ai donc commencé à monter à 19 ans... 6 mois plus tard, j'avais ma licence de gentleman-rider ! J'ai surtout monté en plat, et pas mal monté sur les pistes de Senonnes. C'est d'ailleurs pour ça que je m'y suis installé, en plus d'être proche de mon berceau familial, et au coeur d'une région qui regorge d'éleveurs et de propriétaires". 

 

Pierre Ménard lors de ses années de gentleman-rider

 

"J'ai fait des études, et travaillé quelques temps pour le groupe Oxylane, tout en vivant ma passion des courses en parallèle... jusqu'à ce qu'elle me rattrape ! Mais je ne regrette pas cette période qui m'a permis de me former au management et à la gestion d'une entreprise, ce qui est très important aujourd'hui lorsque l'on s'installe entraîneur. J'ai eu l'opportunité de rentrer responsable chez Eric Libaud, puis chez Thierry Lemer dans le Sud-Ouest, une région qui me plaisait beaucoup. J'ai ensuite voyagé en Angleterre, en Australie, aux Etats-Unis chez Christophe Clément, ou encore aux Emirats. Cela m'a permis de voir différentes méthodes, de côtoyer d'excellents chevaux, et d'apprendre l'anglais... J'étais prêt à me lancer !". 

 

Love Is Gold et Stéphane Pasquier 

 

Du bagage donc pour Pierre Ménard, aujourd'hui 35 ans, qui s'est lancé en avril, et a bouclé 2023 avec 6 victoires et 13 places en 27 partants ! Et ce avec seulement 6 chevaux à courir...: " Je veux construire mon écurie sur des bases solides, et avec des propriétaires qui me font une entière confiance. C'est pour ça que je me suis lancé avec peu de chevaux, mais en essayant de viser juste. J'ai rencontré Florent Fonteyne par l'intermédiaire de ma femme, qui l'avait connu dans une écurie dans laquelle elle était assistante. Il m'a permis de gagner ma première course avec Almond Chouquette, et maintenant il y a Love Is Gold ! Le cheval est très bien rentré de sa course, et a rempli son objectif hivernal de gagner un Quinté. Stéphane Pasquier a eu de super sensations, et les chronos sont excellents... C'est un cheval avec l'avenir devant lui, et nous discuterons avec son entourage de la suite."

 

Florent Fonteyne nous raconte l'histoire particulière de Love Is Gold...

 

 

Concernant Love Is Gold, complètement révélé ces dernières semaines, et semble t-il encore sur la montante, Florent Fonteyne, acheteur du cheval et co-propriétaire, nous a raconté son destin peu commun : " Nous avions repéré ce cheval à l'occasion de la V2 d'Arqana, où nous l'avions acheté pour 42.000 €, après qu'il nous ait déjà tapé dans l'oeil lors d'une visite chez Arcadia Elevage où il était préparé. Il est parti chez un 1er entraineur, puis il a changé fin 2021 et s'est fait une 1ère fêlure à un antérieur. Il a été arrêté 6 mois, puis est reparti au pré-entrainement et a eu une 2e fêlure du 2e antérieur ! De là, il est parti en convalescence au Haras des Pierre Follets, où Jérôme Gandon a d'ailleurs fait un très bon travail."

 

 

"Puis, on l'a remis en route nous-mêmes. C'est Marie-Camille qui l'a repris tous les jours, en louant un box avec une petite piste à côté. Ensuite, on a placé le cheval chez Anastasia Wattel et il a enfin débuté à Saint-Cloud. Mais Love is Gold, qui était toujours entier, était totalement lymphatique. Il a toujours galopé dernier décollé et a fini à 100 m ! C'était évidemment très embarrassant pour tout le monde, et surtout pour les propriétaires associés qui s'étaient montrés très patients jusque là, et notamment pour M. et Mme Peris, des gens venus du trot dont Love is Gold était le tout 1er galopeur. J'avais quand même envie d'insister car son tout 1er entraineur, Edouard Monfort, m'avait indiqué qu'il avait bien aimé le cheval. J'ai décidé de le faire castrer à mes frais, dès le lendemain de la course de début."

 

 

"Il est parti au repos chez Xavier Richard puis on l'a renvoyé à l'entrainement à Senonnes chez Pierre Ménard. Love is Gold a fini par recourir à Landivisiau, terminant 6e, ni bien ni mal, tout en étant constamment "à la poussette" malgré ses oeillères. On a recouru à Saint-Brieuc et là, enfin, il a fait un truc en prenant une bonne 2e place. Après une 4e place convenable à Argentan où il avait dû faire les extérieurs, Pierre Ménard a eu l'occasion de le travailler sur une piste en PSF et il a constaté que le cheval s'y montrait très à l'aise. Dans la foulée, il a gagné sa 1ère course, un handicap à très grosse cote sur la PSF de Deauville. Il avait été inscrit à la vente de novembre de Deauville. Nous l'en avons retiré pour poursuivre l'aventure. Et dernièrement, il a gagné 2 handicaps de suite dont un quinté, le 1er de son entraineur. Il est intéressant de constater qu'aujourd'hui, il n'a plus besoin d'oeillères mais qu'il reste extrêmement placide à l'entrainement comme aux courses. En tout cas, je suis heureux que tous les propriétaires du début se soient montrés si patients et soient tous restés pour profiter des fruits de leurs efforts, sauf bien sûr Alain Abitbol, qui avait 10% et qui est malheureusement décédé l'an dernier, et à qui nous pensons tous."

 

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