Saint-Pierre-la-Cour : au pays des gens heureux

15/07/2023 - Evénements
Quel qu'en soit l'enjeu sportif ou financier, les vainqueurs des courses de Saint-Pierre-La-Cour rentrent aux balances sous les applaudissements avec des bananes jusqu'aux oreilles. Revivez le jour de fête du 14 juillet avec GoPro, Drone, Facebook Live, etc...

 

D'un côté, on a l'impression de vivre ici les courses comme au bon vieux temps, celui où les hippodromes étaient garnis d'une foule bigarrée et familiale de toutes les générations, venue assister à des compétitions disputées par des équipes souvent locales et tout aussi familiales (parfois de la même famille), où chaque victoire était considérée comme un jour de gloire. D'un autre côté, mais justement pour que cet esprit perdure, tout a changé à Saint-Pierre-la-Cour, où l'accueil du public et des sponsors, une noton inexistante à l'époque, est particulièrement bien soigné et organisé, avec même un paiement par CB dans les buvettes et un concert de Tuxédo en clôture des courses. Et surtout, du côté des pistes, tout a été modifié depuis 20 ans, du temps où les vaches ne quittaient les champs qu'un mois plus tôt, où la piste longue de seulement 750 m était entourée de barbelés dont des morceaux parfois égarés crevaient les pneux des sulkys. Car oui, tout a changé de ce côté.

 

 

Propriétaire du terrain, la municipalité est aujourd'hui aux petits soins pour les infrastructures, utilisées plusieurs fois dans l'année (vide grenier, cross des collèges, etc...) en plus des 2 réunions de courses. Elle y a apporté quelques hectares supplémentaires pour agrandir l'anneau extérieur à 1000 m de circonférence. Pour le cross, quelques obstacles dangereux ont été retirés et tous ont été refaits et sécurisés avec des barres d'appel en PVC. Résultat : même si les sauteurs sont de toute petite valeur, les courses se déroulent sans incidents pour le plus grand bonheur du public très nombreux et des entourages des chevaux.

 


 


Le jockey vainqueur Corentin Smeulders en famille avec Hervé Hayères après le succès de Iota d'Enocq dans le Prix des Fourrages Thierry Dutertre.

 

" C'est marrant ! " Voici comment Corentin Smeulders a décrit le parcours qu'il découvrait en gagnant d'emblée le Prix des Fourrages Thierry Dutertre en selle sur Iota d'Enocq (Chanducoq), un 5 ans qui méritait d'enfin gagner sa 1ère course pour l'entrainement de Frédérique Hayères, qui a succédé à son père, un retraité qui ne vieillit pas, ici tout heureux de s'occuper du cheval en personne.

 

 

Autre retraité, Angelo Gasnier a quant à lui démontré qu'il n'avait rien perdu de sa maestria en selle sur Goaldamour dans le 2e cross, le Prix Chauvigny Global Equine. Ancien jockey vedette, un des meilleurs de l'ouest, Angelo Gasnier a mis un terme à sa carrière pour devenir agent immobilier chez lui au Lion d'Angers. Jeune retraité de 32 ans seulement, il a toutefois repris sa licence de cavalier car il aime plus que tout monter des parcours de cross sur les petits champs de courses angevins. S'il a gagné à Auteuil l'an dernier pour Etienne d'Andigné en selle sur Kamchatka, aujourd'hui, il ne monte plus que très peu, ayant fait cette année sa rentrée en mai après 7 mois d'absence, et surtout pour son père, un maçon permis d'entrainer avec seulement 2 pensionnaires.

 


Angelo Gasnier avec ses parents Marie et Jean-Paul après le succès de Goaldamour.

 

Pour sa 7e sortie de l'année, Angelo Gasnier a ainsi renoué avec le succès qui le fuyait depuis avril 2022. Associé à Goaldamour, son cheval qu'il sait doué avec son corps mais pas dans sa tête où la lumière n'est pas allumée à tous les étages, il a choisi de faire simple en allant devant. Et tout en temporisant aux endroits clés, il a rallié le poteau avec autorité devant le confirmé Frosty Lake, associé au jeune Maxime Ferron, 19 ans. Angelo Gasnier, très populaire, est rentré sous les applaudissements entouré par ses 2 parents, bien sûr son père Jean-Paul Gasnier qui entraine le cheval, mais aussi sa mère Marie qui est sa 1ère fan ! Voilà ce que sont les courses en famille, riches de la notion de joie partagée.

 

 

Avant d'encourager ses amis presque proches, le public, ici très sensibles à la cause du trot, a eu l'occasion rare d'applaudir des vrais stars de la capitale qui gagnent d'habitude les plus grandes courses de Vincennes ! En effet, Eric Raffin, l'un des meilleurs drivers de France, s'est retrouvé là pour la 1ère fois, de façon un peu innattendue. Son ami mais d'ordinaire rival sur les pistes Jean-Philippe Monclin, driver vedette et entraineur en Anjou, a eu vent de sa venue à la dernière seconde le lundi précédent. Il a alors annulé le forfait Haltas de Moutiers dans le Prix Square Habitat, qu'il avait retiré de la course car lui-même sous le coup d'une mise à pied en tant que driver. Monclin a appelé Raffin pour confirmer sa présence surprenante et l'a déclaré sur le cheval. Tous deux ne connaissaient pas l'hippodrome.

 


Eric Raffin et Jean-Philippe Monclin avec sa fille autour du Président Olivier Desmontils après le succès d'Hatlas de Moutiers.

 

Mais un coup d'oeil sur la 1ère course leur a suffi à établir la tactique d'attaque, pas évidente à priori quand on s'élance avec 25 m de recul sur une piste piste en herbe de 25 m particulièrement vallonnée. Il fallait accélérer à un tour de l'arrivée, juste au début de la descente, pour prendre la tête devant les tribunes, garder l'avantage dans la montée de la ligne d'en face, repartir dans le dernier tournant pour se mettre à l'abri et filer au poteau sur la courte ligne droite en descente. Avec une star aux commandes, tout s'est passé comme dans le manuel !

 

GALERIE PHOTOS
(par Aidan Gabard,
dont le père, l'ancien jockey Cédric Gabard, a gagné un sacré paquet de courses à Saint-Pierre !)

 

Le groupe Tuxedo


Corentin Smeulders avec son fils après sa victoire.


Le maire de Saint-Pierre-la-Cour, Michel Paillard, est aussi un passionné de photographie.

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