À la découverte du Haras de Say, l'entité bretonne et verdoyante de Christina Jung

23/08/2023 - Focus Elevage
Ancienne metteuse au point ayant longtemps exercé dans le Sud-Ouest, Christina Jung endosse aujourd'hui la casquette d'éleveuse, en Bretagne, sur la commune d'Argentré-du-Plessis, où est implanté son Haras de Say, dédié à l'élevage de galopeurs, pur-sang, AQPS et Anglo-Arabes. Rencontre.

Christina Jung, avec l'une des protégés de son Haras de Say, en Bretagne

 

Aussi loin qu’elle ne s’en souvienne, Christina Jung a toujours vécu au contact des chevaux. De concours tout d’abord, discipline dans laquelle elle et ses deux grandes sœurs se sont régulièrement produites dans leur prime jeunesse, à bon niveau qui plus est. Puis de courses, que cette Allemande d’origine, arrivée en France, sur la Côte d’Azur, à l’âge de 8 ans, a commencé à côtoyer durant son apprentissage comme cavalier-soigneur, au cours duquel il lui arrivait de mener des chevaux sur l'hippodrome de Cagnes-sur-Mer. Ces diverses mènes effectuées sur la Riviera ont été comme un déclic pour Christina Jung, qui est ensuite entrée au service de l’une des plus grandes écuries de courses de la région de l’époque, celle de Nicole & Adolphe Rossio. Une véritable "école de vie", sur les "bancs" de laquelle elle sera restée pendant 15 ans, et où elle aura énormément appris, notamment au niveau de la rigueur et du sens de l’observation, aussi bien comme cavalière d’entraînement que comme garçon de voyage.

 

Le Haras de Say, un écrin de verdure niché en plein coeur de la Bretagne hippique sur la commune d'Argentré-du-Plessis, dans l'Ille-et-Vilaine

 

Désireuse de voler de ses propres ailes, Christina Jung a décidé de s’installer à son tour comme entraîneur public au milieu des années 2000, à Deauville tout d’abord, puis à Mont-de-Marsan. Cette période, durant laquelle elle s’est notamment mise en évidence avec les succès de la "pur" Kobal Jolie dans un Grand Steeple-Chase de Dax, ou encore de l’Anglo-Arabe Ariane du Mas dans un Prix de l’Élevage, a également été propice à de belles rencontres. De très belles rencontres, comme celles de Yannick Boutin, Patrick Mirablon, Jean-Yves Chauffaille ou encore Catherine de Robert Labarthe, grâce auxquels elle a pu apprendre encore davantage sur les chevaux de courses, qu’ils soient pur-sang, Anglo-Arabes, AQPS ou bien pur-sang arabes.

 

Le Haras de Say, où se cotoient au quotidien chevaux de courses et lévriers du pharaon

 

Touchée par la maladie et l’accumulation des difficultés, inhérentes au métier d’entraîneur, Christina Jung a décidé de mettre un terme à cette activité et de se concentrer d’avantage sur l’élevage. Associée sur les produits de quelques-unes de ses anciennes juments de course, tels Hardy Petit et Kobal Sky, Christina Jung a tout d’abord posé ses valises en Bretagne, au Haras de la Haie Neuve de Dorothée & Tangi Saliou, où elle a pu découvrir tous les tenants et aboutissants à ce métier, avant d’acheter sa toute première jument, Le Laimere. Une fille de Dylan Thomas qu’elle a placée en pension chez ces derniers et fait saillir pour la première fois à leur nouvel étalon d’alors, Seahenge, avant de s’installer sur une structure, à Argentré-du-Plessis, à l’est de Rennes, où a été créé le Haras de Say.

 

À l'intérieur des bâtiments du Haras de Say de Christina Jung

 

Réparti sur quelques 20 hectares disséminés en quatre endroits différents, où était notamment entraînés les chevaux de Claude Fouchet par le passé (les "Champcourt", ndlr), et au sein duquel les mots "écoute", "patience" et "rigueur" sont tout sauf galvaudés, le Haras de Say abrite aujourd’hui une quinzaine de chevaux, la plupart en pension, appartenant à des clients et/ou amis de longue date de Christina Jung, comme Luc Mirto, Moez Miladi ou encore Jean-Luc Henry. Avec eux, elle espère faire monter sa jumenterie en gamme dans les années à venir, notamment par le biais d’achats aux ventes. Les premiers produits de l’élevage sont aujourd’hui entre les mains de jeunes entraîneurs talentueux comme David Morisson sur le continent ou encore Laurent Doreau en Corse.

 

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Rencontre avec les nouveaux-nés du Haras de Say, à commencer par cette pouliche de Magic Dream et Opale Jolie. Gagnante en obstacle, Opale Jolie est aussi une tante d'Achour (Grand Prix de la Ville de Nice, Gr.3; Prix Prédicateur, L. et Prix Santo Pietro, L.) ainsi que de l'excellent El Fabiolo (Irish Arkle Novice Chase, Gr.1; Arkle Chase, Gr.1 et Barberstown Castle Novice Chase, Gr.1)

 

Poursuivons avec cette femelle de Puit d'Or et Beconnaise. Nièce d'Hamcon Bleu (15 vict. dont Prix Alain du Breil - Grand Steeple Chase de Printemps, L.), Beconnaise est apprentée à la même souche qu'Edredon Bleu (Queen Mother Champion Chase, Gr.1; King George VI Chase, Gr.1)

 

Place à présent à ce mâle par Olympic Glory et Interlope. Placée en plat, Interlope est une soeur d'Exhi (Lexington S., Gr.2 et Ben Ali S., Gr.3; étalon) et Diluvien (Prix Denisy, L.), en plus d'être une tante d'Alignement (Prix Dollar, Gr.2 et Pelleas, L.) et Lady Scarlet (Miss Preakness S., Gr.3)

 

Concluons chez les foals avec ce poulain Anglo-Arabe par Shrek et Danzinaa. Anglo-Arabe à 12.5%, Danzinaa est notamment une cousine de Mossaka (Grand Prix des Pouliches et Poule d'Essai à 25%) ainsi que de Cherco (Grand Critérium à 12.5% en plat et Steeple-Chase National des Anglo-Arabes en obstacle)

 

Présenté en septembre prochain par le Haras de Say à la vente de yearlings d'OSARUS, ce fils de Le Brivido et Le Laimere. Lauréate à trois reprises en plat, Le Laimere est une nièce de Zanzibar (Oaks d'Italia, Gr.1) ainsi que de New Guinea (Chester H., L.)

 

 

Inscrit au Grand Show Anglo Course du 07 septembre prochain, à La Teste-de-Buch, ce mâle Anglo-Arabe de 2 ans par Ragtime Pontadour et Danzinaa, issu donc de la même souche que la reine Genmoss (15 victoires en 15 courses dont Grand Prix des Anglo-Arabes)

 

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