Blood Destiny, le champion en herbe de Gérard Samain

17/01/2023 - Actualités
Samedi, Blood Destiny est resté invaincu en Irlande en deux sorties sur les claies pour l’entraînement de Willie Mullins, ce qui fait de lui le deuxième favori du prochain JCB Triumph Hurdle (Gr.1) ! Ce fils de No Risk at All a été élevé dans le Nord par Gérard Samain, qui exerce la profession de vétérinaire ostéopathe. 
Gérard Samain dans son activité d’ostépathe
 
 
Samedi dernier, le "FR" Blood Destiny (No Risk at All) a fait forte impression en s’imposant par 18 longueurs sur les claies de Fairyhouse, sous la selle de Paul Townend. Ce représentant de Roaring Water Syndicate a conservé son invincibilité en Irlande par la même occasion, un mois après ses débuts victorieux pour l’entraînement de Willie Mullins à Cork. Il est désormais le deuxième favori du JCB Triumph Hurdle (Gr.1) derrière sa compagne de box Lossiemouth (Great Pretender), qui a elle aussi été élevée en France ! Blood Destiny avait été exporté en Irlande au printemps dernier, après sa deuxième place en débutant à Auteuil dans le Prix Grandak. Entraîné à l’époque par Gabriel Leenders, il courait pour le compte d’une association formée par Hervé Guérin, Antoine Gronfier et Sébastien Desmontils. Son éleveur, Gérard Samain, nous a expliqué : « Je possède un petit haras près de Lille, où j’élève des pur-sang depuis à peu près 30 ans. Dans le cadre de son travail pour le haras de Bouquetot, Antoine Gronfier était venu chez moi pour voir une pouliche par Al Wukair (Dream Ahead). Je lui ai également présenté Blood Destiny et il l’a acheté. »
 
Blood Destiny © David Keane
 
 
Gérard Samain avait déjà la deuxième mère de Blood Destiny, Young Blood (Northern Crystal), qui avait couru trois fois en plat sans succès. Il avait récupéré cette sœur du gagnant de Gr.3 Boxing Day (Deep Roots) à l’élevage par un concours de circonstances, et bien lui en a pris puisqu’elle lui a donné deux black types … à 2 ans et sur 1.000 m ! L’éleveur nous a raconté : « Young Blood appartenait au comte Jean-Jacques de la Rochette, qui avait des chevaux en pension chez moi à l’époque. Lorsqu’il a voulu réduire son effectif, il me l’a proposée. La jument a produit deux black types : d’abord Great Blood (Great Palm), gagnante de ses trois premières courses à 2 ans et deuxième du Prix du Bois (Gr.3), derrière la championne Divine Proportions (Kingmambo). Puis Take Blood (Take Risks), qui a elle aussi gagné en débutant à 2 ans sous mes couleurs, avant de conclure troisième du Prix La Flèche (L.). J’avais gardé Take Blood à l’élevage, mais je n’ai pas eu de chance avec ses produits. Je l’ai vendue à Arqana en 2018 par l’intermédiaire de Pierric Rouxel, qui présente la plupart de mes chevaux aux ventes depuis une dizaine d’années. »
 
Blood Destiny lorsqu’il était foal … Que de chemin parcouru depuis !
 
 
Gérard Samain avait gardé plusieurs filles de Young Blood dont High Blood (High Yield), la mère de Blood Destiny. Accidentée à l’entraînement, cette dernière n’a jamais couru : « J’avais essayé de la vendre à 2 ans à Arqana, mais personne n’en avait voulu. Puis elle a eu un souci et n’a jamais vu un hippodrome ! Comme ses sœurs étaient précoces et rapides, je l’ai croisée plusieurs fois avec des étalons de plat, comme Panis (Miswaki) et Tin Horse (Sakhee). Ça n’a pas très bien marché, et j’ai fini par l’orienter vers des étalons d’obstacle sur les conseils de Guillaume Cousin. High Blood m’a donné un beau mâle par Great Pretender (King’s Theatre), qui a été exporté foal en Irlande, mais il a malheureusement eu des soucis de santé. Elle a ensuite produit Blood Destiny, puis Ourasi Loubière (It’s Gino), qui est à l’entraînement chez Christophe Pautier. High Blood est morte il y a deux ans au poulinage, alors qu’elle était pleine de Bathyrhon (Monsun). »
 
La grand-mère de Blood Destiny, Young Blood, ici suitée de la future placée de Listed Take Blood
 
 
Blood Destiny n’est pas le premier bon cheval d’obstacle de sa famille, lui qui est issu de la souche maternelle du champion Villez (Lyphard’s Wish). Plus près de nous, il y a également eu le double lauréat de Groupe Blood Cotil (Enrique), qui avait remporté le Prix de Longchamp (Gr.3) à Auteuil en 2013 sous l’entraînement de Willie Mullins … et la monte de Paul Townend ! Sans oublier Prince Picard (Sleeping Car) et Cap Soleil (Kapgarde), deux vainqueurs de Listed en obstacle. Gérard Samain nous a dit : « J’ai eu la chance d’élever plusieurs bons chevaux, en plat comme en obstacle ; notamment Melcastle (Medaaly), gagnant de quatre Listeds et multiple placé de Groupe sur les haies d’Auteuil. C’est encore grâce au comte Jean-Jacques de la Rochette que j’avais pu récupérer sa mère à l’élevage. Elle a également donné Nowisza (Ocean of Wisdom), qui s’est placée au niveau Listed en plat. J’ai aussi élevé Crystolo (Northern Crystal), troisième du Prix Triquerville (L.) à Auteuil. »
 
Blood Cotil, lors de sa victoire à Auteuil dans le Prix de Longchamp (Gr.3) © APRH
 
 
En dépit de sa passion pour l’élevage, Gérard Samain a décidé de mettre un terme à cette activité : « La concurrence est très forte, et j’ai de plus en plus de mal à vendre mes poulains. Cela devient trop difficile, et je suis d’ailleurs en train de vendre le haras. Je n’ai plus de poulinières : après le décès de High Blood, il me restait une sœur de Literato (Kendor) nommée Dulce de Leche (Victory Note), qui est morte foudroyée durant l’été dernier … J’ai encore une de ses filles par Al Wukair, une yearling qui va passer en vente au mois de février. » En attendant, Blood Destiny s’annonce comme un cheval de tout premier plan en Irlande, et pourrait bien devenir le plus beau fleuron de son éleveur !
 
Melcastle, le meilleur élève de Gérard Samain, a remporté pas moins de quatre Listeds à Auteuil © APRH 

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