Prix Finot : Libeccio, vilain canard aux ventes, leader de la mêlée à Auteuil

14/09/2022 - Actualités
Dôté d'un physique assez disgracieux, Libeccio a prouvé qu'il savait avancer  en remportant mardi le peloton B du Prix Finot (L.). Laissant une drôle d'impression, ce frère du bon Quel Destin sacre à nouveau dans cette course le Haras des Sablonnets d'Antoine de Talhouet Roy, associé dans l'aventure avec Lucien Bermond, et l'entraînement de Brigitte-Ré Scandella, qui connaissait très bien la famille. 

Sous casaque grise des Sablonnets à l'extérieur, Libeccio domine la mêlée dans le peloton B du prix Finot (aprh)

 

On entend souvent dire, et à raison, que les courses ne sont pas un concours de beauté. Voilà un paradoxe assez étrange, qui permet aussi aux éleveurs de se rassurer quand leur jeune pousse a tout d'un vilain petit canard. Ce fut le cas de Libeccio lors de sa présentation à la vente d'été ARQANA en 2021. Pas très haut, pas très beau, et pas très droit, le fils de Kamsin était alors le vilain petit canard...  On avait d'ailleurs dit à Antoine de Talhouet-Roy, désireux d'utiliser Kamsin, qu'il ne fallait mieux pas qu'il voit le cheval avant d'y envoyer sa jument. Mais comme souvent, le physique ne fait pas tout, et ce n'est pas nous qui allons vous dire le contraire. Car Libeccio, s'il n'a pas gagné le prix de beauté au rond de présentation, a fait un drôle de truc pour dominer la mêlée dans le 2e peloton du Prix Finot (listed). Et dire qu'à 5000 €, il aurait pu être pour vous ! 

 

 

Libeccio a en effet été racheté 4000 € sur le ring d'ARQANA. Dans le jargon, on appelle ça une pancarte. Mais croyant au potentiel du poulain, et a celui largement prouvé de la famille, ses co-éleveurs Lucien Bermond et Antoine de Talhouet-Roy ont formé une association autour de Libeccio, et l'ont placé chez Brigitte-Ré Scandella. Son mari Christian Scandella avait en effet entraîné la mère High Destiny lors de sa 2e partie de carrière sur les obstacles, elle qui fut assez bonne pour gagner 2 fois à Clairefontaine en haies, avant d'échouer aux portes du black-type à l'occasion de sa 4e place dans le Prix Magne. Connaissant une réussite dans les deux disciplines, avec la bonne jument de plat Perle Rouge, le confirmé à Auteuil Saint Langis, et maintenant Libeccio, Brigitte Ré-Scandella ne s'est pas attardée sur le physique du poulain, qui cachait sous cette "vilaine carapace" une âme de bon cheval. 

 

Libeccio et son bel entourage (aprh)

 

Et d'un coup d'un seul, Libeccio, dont le nom fort à propos se rapporte à un vent d'ouest soufflant sur les côtes corses, est revenu d'on ne sait où pour arracher la victoires à Excello, Authority Seven, et Kansas du Berlais, 3 poulains précédés de bons bruits. Ce n'est qu'un humble avis, mais ce peloton B du Finot 2022 semble un très bon cru. Complètement perdu dans le tournant final, Libeccio a enclenché la surmultipliée sous la selle de Thomas Beaurain, pour accrocher une victoire qui semblait impossible pour Antoine de Talhouet-Roy. Passionné (et passionnant), l'homme du Haras des Sablonnets a vécu avec une ferveur juvénile cette ligne droite, aux côtés de son fils Aymard, tout aussi mordu de la chose hippique. Ce succès ne lui donnera pas de raison pour rebrousser chemin ! 

 

Antoine de Talhouet-Roy et son fils Aymard à la tête de Libeccio (aprh)

 

La casaque du Haras des Sablonnets avait brillé dans le Prix Finot en 2019, mais chez les pouliches, avec Massila. Voilà un nouveau titre pour le plus vieux et prestigieux établissement de l'Ouest, amplement partagé avec Lucien Bermond. Car rendons à César ce qui lui appartient, le co-éleveur avait déniché aux ventes la grand-mère Such Is Life, qui a gagné en débutant, avant de devenir une bonne poulinière. Confiant tous ses chevaux à Jean-Jacques Napoli à l'époque, c'est là-bas que High Destiny, la mère de Libeccio, a commencé sa carrière, avant d'être récupérée par Brigitte Ré-Scandella. Lucien Bermond avait ainsi commencé à élever, et à élever aux Sablonnets avec Such Is Life. Et Antoine de Talhouet Roy s'est ainsi proposé pour s'associer sur High Destiny. Cette bonne maman a donné au duo Quel Destin, un fils de Muhtathir qui avait gagné à Auteuil avant d'être vendu à Paul Nicholls, qui l'a fait gagner 3 groupes dont le Final Juvenile Hurdle (Gr.1) à Chepstow. 

 

 

High Destiny, la mère de Quel Destin, et maintenant Libeccio

 

Cette histoire nous avait d'ailleurs été contée intégralement par Lucien Bermond à l'occasion du Gr.1 de Quel Destin (relire l'article en cliquant ici). Avec Libeccio, l'association entre le précité et Antoine de Talhouet-Roy ouvre un nouveau chapitre de ce joli roman, qui prouve une fois de plus qu'il y a de la place pour rêver dans les courses. Encore faut-il y croire ! 

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