Poule d'Essai des Pouliches 2021 : quel côté de la Manche parviendra à l'emporter ?
La Poule d'Essai des Pouliches, premier grand rendez-vous de l'année pour les pouliches de 3 ans en France (© APRH)
Il y a 138 ans maitnenant, en 1883 très précisément, que s'est courue la toute première édition de la Poule d'Essai des Pouliches (Gr.1), alors remportée par Stockholm, déjà sur l'hippodrome de Longchamp. Premier classique de la saison de plat en France réservé aux femelles de 3 ans, cette épreuve a été remportée par quelques excellentes pouliches ayant ensuite marqué de leur empreinte l'Histoire des courses, comme Allez France (1974), Three Troikas (1979) ou encore Zarkava (2008), lauréates ensuite chacune d'un Prix de l'Arc de Triomphe (Gr.1) au cours de leur immense carrière, sans oublier les multiples gagnantes de Gr.1 Divine Proportions (2005) et autre Miesque (1987). On aurait pu en citer d'autres.
L'exceptionnelle Zarkava, lauréate de cette Poule d'Essai des Pouliches en 2008 avec Christophe Soumillon (© APRH)
Le point commun entre toutes ces dernières citées ? Le fait que chacune ait été entraînée en France, nation comptant le plus de victoires dans la Poule d'Essai des Pouliches à ce jour. Au cours de ces trente dernières années par exemple, les demoiselles de la Verte Erin ou encore de la Perfide Albion à avoir été capables de battre celles de l'Hexagone sur leur propre terrain de jeu ne sont effectivement pas légions. Ainsi, outre les anglaises Culture Vulture (1992), Ta Rib (1996), Valentine Waltz (1999), Zenda (2002) et Teppal (2018), ainsi que l'irlandaise Rose Gypsy (2001), la victoire est toujours tombée dans l'escarcelle d'une pouliche entraînée en France, Paris et province confondues. Sur les quatorze partantes alignées au départ de cette prestigieuse épreuve dimanche, sur l'hippodrome de ParisLongchamp, l'entraînement français pourra notamment compter sur la présence de onze protagonistes très qualiteuses, prêtes à vendre chèrement leur peau pour, une fois encore, ramener la "Poule" à la maison.
À commencer par la "Girl in Blue" Philomene, une fille de Dubawi achetée 1.625.000€ yearling à Arqana par Godolphin et aux limites encore inconnues, étant invaincue à ce jour en deux tentatives et restant sur une très plaisante victoire dernièrement dans le Prix Cléopâtre (Gr.3), déjà sous la selle de Mickaël Barzalona qu'elle retrouve ce dimanche. À chaque fois victorieuse pour ses trois seules sorties à 3 ans, dont une fois dans le Prix Six Perfections (Gr.3), See The Rose est le second atout d'André Fabre au départ de cette Poule d'Essai des Pouliches, édition 2021. Associée à Vincent Cheminaud, cette fille de Kendargent dispose elle aussi de moyens intéressants pour offrir à son metteur au point un troisième succès dans cette épreuve, après Houseproud (1990), Musical Chimes (2003) et Golden Lilac (2011).
Philomene, l'une des bonnes chances françaises au départ de la Poule d'Essai des Pouliches dimanche (© APRH)
Également préparées le matin à deux pas de l'hippodrome des Princes de Condé, Reina Madre, gagnante du Prix Imprudence (Gr.3) début avril, King's Harlequin, victorieuse à 2 ans du Prix d'Aumale (Gr.3), Sweet Lady, brillante lauréate du Prix La Camargo (L.) au tout début du printemps ainsi que les semi black-types Kennella et Silvestri qui ont elles aussi une belle carte à jouer pour mettre à l'honneur le centre d'entraînement de Chantilly. À noter que ces représentantes de Mauricio Delcher-Sanchez, Nicolas Clément, Francis-Henri Graffard, Nicolas Caullery et Carlos Laffon-Parias seront respectivement associées à Eddy Hardouin, Stéphane Pasquier, Théo Bachelot et aux toujours ingambes Sébastien Maillot et Olivier Peslier.
Reina Madre (n°7) peut-elle offrir un premier succès dans la Poule d'Essai des Pouliches à Mauricio Delcher-Sanchez ? (© APRH)
La province sera elle aussi bien représentée au départ de cette Poule d'Essai des Pouliches édition 2021, à commencer par le centre d'entraînement de Calas-Cabriès, déjà mis à l'honneur l'an dernier avec le succès de Dream And Do dans cette épreuve, alors disputée à Deauville (délocalisée suite aux moult chamboulements provoqués par la crise sanitaire, ndlr), pour l'entraînement de Frédéric Rossi et la monte de Maxime Guyon. La Cravache d'Or 2019 sera d'ailleurs en selle sur Rougir ce dimanche, une fille de Territoires entraînée par un autre "Rossi" (Cédric, neveu de Frédéric, ndlr), sortie victorieuse à l'automne de ses 2 ans du Prix des Réservoirs (Gr.3) en plus d'une troisième place dans le Prix Marcel Boussac (Gr.1). Ce même Prix Marcel Boussac qu'a brillamment remporté une autre pensionnaire du centre d'entraînement de Calas-Cabriès, dans le Sud-Est: Tiger Tanaka, une fille de Clodovil faisant vivre un véritable conte de fées à son jeune entraîneur, Cédric Rossi, et à sa fidèle partenaire en course, Jessica Marcialis, qui lui sera de nouveau associée ce week-end.
Tiger Tanaka et Jesscia Marcialis: une victoire 100% féminine dans la Poule d'Essai des Pouliches ? (© APRH)
Véritable figure parmi les entraîneurs du Sud-Ouest, bien que disposant aujourd'hui d'une importante antenne à Deauville, et metteur au point français quadruple lauréat de cette Poule d'Essai des Pouliches, grâce à Elusive Wave (2009), Avenir Certain (2014), Ervedya (2015) et La Cressonnière (2016), Jean-Claude Rouget délègue cette année Coeursamba et Cristian Demuro au départ des 1.000 Guinées françaises, une fille de The Wow Signal comptant notamment deux seconds accessits au niveau black-type, comme Stardevote, une protégée du testerin Christophe Ferland issue de l'australien Starspangledbanner également alignée au départ de cette épreuve dimanche, et associée à Julien Augé.
Jean-Claude Rouget, en passe d'une cinquième victoire dans la Poule d'Essai des Pouliches en tant qu'entraîneur (© APRH)
Si la coalition étrangère est certes nettement moindre numériquement parlant que par le passé, la faute sans doute à ces événements incongrus que sont la Covid-19 et/ou le Brexit, elle n'en demeure pas moins très qualiteuse avec dans ses rangs la présence notamment de Mother Earth, gagnante il y a une douzaine de jours des 1.000 Guinées (Gr.1) anglaises, à Newmarket. Associée pour la première fois à Christophe Soumillon ce week-end, la fille de Zoffany va donc tenter d'apporter un second succès dans cette épreuve à Aidan O'Brien et à la team "Coolmore" après Rose Gypsy en 2001, et de réaliser le difficile doublé Guinées Anglaises/Guinées Françaises, plus revu depuis Special Duty en 2010... dont les deux victoires avaient été obtenues sur tapis vert !
Mother Earth, lors de sa victoire dans les 1.000 Guinées anglaises deux semaines plus tôt (© PA WIRE)
Autre pouliche à représenter la Verte Erin sur les bords de Seine ce dimanche, Miss Alumet, pensionnaire du très adroit Ken Condon, dont les sorties à 2 ans se sont soldées entre autres par une victoire dans les Lowther Stakes (Gr.2) et par deux accessits dans les Cheveley Park Stakes (Gr.1) et dans la Breeder's Cup Juvenile Fillies Turf (Gr.1). Cette fille de Sir Prancealot sera montée pour la première fois par le "Basque bondissant" Ioritz Mendizabal, dont les associations avec les entraîneurs de l'outre-Manche sont souvent très fructueuses, comme en atteste sa victoire avec Mishriff dans le Prix du Jockey-Club (Gr.1) 2020 pour le compte du grand John Gosden. Enfin, Lullaby Moon, issue de Belardo et dernière lauréate du Prix Miesque (Gr.3) représentera quant à elle l'entraînement anglais de Ralph Beckett, et profitera de l'aide précieuse du très en forme Grégory Benoist pour tenir la dragée haute à ses rivales. Un plateau des plus ouverts donc, vous l'aurez compris, et qui nous promet un riche et bon moment de sport du côté de ParisLongchamp ce dimanche, risquant de faire remuer dans les chaumières, et ce des deux côtés de la Manche.
