Leurs premiers 2 ans en 2021 (9/15) : Johnny Barnes

26/02/2021 - Zoom Etalon
  Un bon nombre d'étalons stationnés en France auront leurs premiers 2 ans en piste en 2021. Avant l'apparition de cette génération sur les hippodromes, on se penche sur le profil de ces nouveaux arrivants, en analysant leur carrière, leurs origines, mais aussi les résultats aux ventes et les premiers "bruits de couloir" des entraîneurs. Continuons avec Johnny Barnes, stationné au Haras des Granges.

Johnny Barnes verra ses premiers 2 ans en piste en 2021

 

Ses performances : jusqu'à ses 5 ans chez John Gosden !

Grand entraîneur classique anglais que l'on ne vous présente plus, John Gosden brasse un nombre très important de chevaux, et il est donc rare de voir un élément rester chez lui jusqu'à 5 ans. Ce fut pourtant le cas de Johnny Barnes, qui a débuté par une victoire dès le mois d'août de ses 2 ans, sur les 1400m de Yarmouth. Dur à cet âge, il a recouru 3 fois pour une 3e place, une nouvelle victoire, et enfin une 2e place dans le Critérium International (Gr.1). Se révèlant très à son aise sur le mile, Johnny Barnes a fait campagne sur cette distance très compétitive à 3 ans, ce qui lui a permis de gagner un précieux black-type, le prix Quincey (Gr.3), à Deauville. Monté à cette occasion par Frankie Dettori, il devançait de plusieurs longueurs des coursiers bien connus comme Spoil The Fun, Stillman, ou encore Dastarhon, un placé de la Poule d'Essai des Poulains. Encore à pied d'oeuvre à 5 ans, Johnny Barnes a cette fois fait la filière des gros handicaps anglais, qui sont souvent d'un niveau groupe. Il a remporté un évènement du genre à Goodwood, le Grosvenor Handicap, qui promettait 62 000 £ au vainqueur ! Il y devançait Burnt Sugar, placé du Lagardère à 2 ans, mais aussi Straight Right, un cheval de listed en France. Johnny Barnes s'est donc retiré avec un compte en banque qui avait dépassé les 200 000 € de gains, en montrant sa dureté et son "fighting spirit" à tout âge...


Etalons sur le podium du Critérium International (course créé en 2001): Walk In The Park, Stormy River, Spirit One...

Etalons au palmarès du prix Quincey: Habitat, Bellypha, My Risk, Racinger...

 

Johnny Barnes dans le Quincey avec Lanfranco Dettori (APRH)

 

Son père : Acclamation, à l'origine d'une vraie dynastie

Johnny Barnes est l'un des rares fils en France d'Acclamation, qui fut un vrai cheval de groupe sans parvenir à gagner Gr.1. Ayant fait toute sa carrière d'étalon à Rathbarry Stud en Irlande, il s'est révélé comme un top reproducteur, à l'origine de plus de 130 performers black-type. Sa production s'illustre surtout dans le registre de la vitesse, puisque tout ses gagnants de Gr.1 le sont sur le sprint, si ce n'est Expert Eye (Breeders' Cup Mile). L'influence d' Acclamation en tant que père de pères est considérable, puisqu'il est à l'origine de Dark Angel, un dragster à 2 ans que tout le monde s'arrache aujourd'hui, et qui est lui-même une source sûre de vitesse et précocité. Un autre fils d'Acclamation fait la une en ce moment : Mehmas a été sacré champion des sires de première production avec 56 gagnants individuels, dont plusieurs de haut niveau, emmenés par Supremacy (Middle Park Stakes Gr.1). On peut aussi penser à Equiano, père du crack sprinter The Tin Man et de Equilateral, ou encore Harbour Watch, à l'origine du champion de Hong Kong Waikuku, qui a encore gagné Gr.1 ce week-end. Cette lignée de Royal Applause a aussi pour avantage d'être très facile à croiser. 

 

Acclamation est aujourd'hui un père de pères reconnu à travers le monde, essentiellement dans le registre de la vitesse 

 

Sa lignée maternelle : un fils de la matronne Mahalia

La famille de Johnny Barnes est très connue en Europe, puisque l'une de ses soeurs nommée Tonnara a donné les gagnants de Gr.1 Ectot et Most Improved. Sa mère, la matronne Mahalia, est aussi à l'origine de Albisola, et des mères de Chartreuse, Sea Prose, Testa, Thikriyaat et Daba, tous gagnants de stakes. Cette famille très vivante s'est illustrée au fil des décennies, dans tous les registres, de la pure vitesse aux chevaux classiques. 

Le père de mère de Johnny Barnes, Danehill, est une référence mondiale, tant dans l'hémisphère nord que dans l'hémisphère sud, où il a laissé une marque indélébile via son fils Redoute's Choice notamment. En père de mères, c'est aussi un grand cru, notamment grâce au célèbre croisement avec le sang de Galileo, qui a donné Frankel, Highland Reel, Japan, Mogul, Iridessa, Intello ou encore Teofilo... Il est aussi le père des mères de Danedream, du champion australien Vancouver, du jeune étalon prometteur Belardo ou encore de la star française Siyouni. Le grand-père maternel de Johnny Barnes est quant à lui un chef de race bien connu, l'inoubliable Mill Reef. Etalon au Haras National Anglais après une grande carrière de course, il a notamment donné Shirley Heights, qui a remarquablement continué son oeuvre, mais également  Reference Point, Doyoun, ou encore Glint Of Gold. Il fut ensuite le père de mère de Valanour, Pentire, Vereva, et l'on retrouve son nom dans les pedigrees d' Enable, Waldgeist, Bekhabad, Fallen For You (d'où Glorious Journey), ou encore les frères Martaline et Coastal Path... La liste est encore longue, mais Mill Reef est un vrai chef de race, autant pour le plat que pour l'obstacle. 

 

Présent dans le proche pedigree de Johnny Barnes, le sang du chef de race Mill Reef est encore une référence après bien des années 

 

 

Les premiers yearlings : un beau rapport qualité-prix pour les éleveurs 

Proposé à 2500 €, Johnny Barnes a bien réussi avec ses premiers yearlings aux ventes. En octobre, où il avait 9 produits, 8 se sont vendus pour un prix moyen de 14 125 €, soit plus de 5 fois le prix de saillie. Son seul yearling de la vente de sélection avait été acheté 19 000 € par Federico Barberini, pour le compte d' Alain Jathière et Maurizio Guarnieri. Johnny Barnes a été beaucoup utilisé dans le Sud-Ouest évidemment, mais aussi soutenu par ses propriétaires (Bermuda SAS). Ils ont eu deux produits en première génération, qui seront entraînés en Angleterre. On y retrouve un neveu de la précoce et rapide New Girlfriend (prix Robert Papin Gr.2 et prix de Seine et Oise Gr.3), mais aussi une nièce de Kenhope, gagnante du prix de la Grotte (Gr.3), et multiple placée de Gr.1, qui est la mère de la très bonne jument japonaise Pourville. Notons que le seul foal de Johnny Barnes qui était passé sur un ring en 2019 a été adjugé 25 000 € à Horse France. 

Le yearling de Johnny Barnes et Fashion School de la dernière vente de sélection ARQANA 

 

Les premiers 2 ans : la plupart de sa production déjà en route pour les courses ! 

 A la tête du Haras des Granges, Mathieu Daguzan-Garros nous explique: " En comptant les chevaux à l'entraînement, et ceux qui sont au pré-entraînement, on arrive déjà à près de 35 deux ans de Johnny Barnes qui sont en bonne voie pour les courses. Cela représente une grosse partie de sa première production. Il y aura des profils précoces, et sans doute des poulains et pouliches un peu plus tardifs. Globalement, ses poulains sont tous bien dans leur tête, et aiment leur travail, ce qui est un point très important. Il y en a aussi en Irlande et en Angleterre. Les propriétaires de Johnny Barnes ont mis deux 2 ans à l'entraînement chez David Menuisier."

On en recense déjà en France chez Jane Soubagné, Didier Guillemin, Maurizio Guarnieri, Simone Brogi, Fabrice Chappet, Damien de Watrigant, Bruno de Montzey, Joanna Hughes, Joel Boisnard ou encore Ludovic Gadbin. Il est important de noter que beaucoup de ses entraîneurs ont une très belle réussite avec les 2 ans, ce qui est toujours un point positif. Ayant sailli une jumenterie assez variée, nous verrons des Johnny Barnes dès cette année à n'en pas douter, et pourquoi pas très tôt dans la saison... Affaire à suivre ! 

 

Johnny Barnes attend avec impatience ses premiers poulains sur les pistes !

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