La malédiction des japonais dans l'Arc prendra-t-elle fin lors de cette 101e édition ?

28/09/2022 - Actualités
Depuis plus de 50 ans, le peuple japonais attend le Messie, le cheval qui décrochera enfin le Graal : le Prix de l’Arc de Triomphe. S’ils ont à plusieurs reprises touché du doigt le rêve, le destin s’est souvent avéré cruel. Cette année pour la 101e édition de la plus grande course du monde, la Japon débarque en force avec 4 concurrents. Est-ce que parmi Titleholder, Do Deuce, Deep Bond et Stay Foolish se trouve celui que tout un peuple attend ? Réponse dimanche. Avec France Galop.

 Les supporters japonais devraient être présents en nombre dimanche à Longchamp

Au cœur de l’admiration du peuple japonais pour la France et la ville de Paris, figure un rêve ultime : remporter le Prix de l’Arc de Triomphe. Cependant, depuis 1969 (date du premier partant nippon dans l’Arc) le rêve se transforme à chaque fois en cauchemar. A l’image du « syndrome de Paris », une analogie du syndrome de Jérusalem inventé par Stendhal, il y a un fossé entre les attentes immenses de tout un peuple et la froide réalité des 2400 mètres de Longchamp. Depuis plus de 50 ans, le Japon a aligné 29 de ses meilleurs éléments dans la plus belle course du monde, sans réussir à décrocher le graal. Le destin des nippons trouve souvent un dénouement cruel, l’exemple le pus marquant restant Orfèvre en 2012. Alors que la victoire lui tendait les bras, certains supporters japonais avaient déjà débouché le champagne, mais le sort en avait décidé autrement, semblant s’acharner sur ce peuple comme une malédiction infinie. Pour la 101e édition, le pays du soleil levant a décidé d’unir quantité et qualité. Les concurrents japonais représenteront en effet 1/5e des partants de la course !
 
  
 L'Arc 2012, la quintessense de la poisse japonaise ©APRH
 
 
Entamons notre présentation des protagonistes par le cheval le plus appuyé au betting, Titleholder. Impressionnant en 2022, le fils de Duramente a brillé pour sa rentrée dans un Gr. 2, avant de réaliser le doublé Tenno Sho – Takarazuka Kinnen. Le dernier en date à avoir réaliser cette performance s’appelle Deep Impact. Au cours de sa carrière Titleholder a battu quasiment tous les meilleurs chevaux du pays comme Efforia, Daring Tact, ou Akai Ito. Ce protégé de Toru Kurita possède un énorme braquet, il est également capable d’évoluer sur des distances allant de 1800 à 3200 mètres. Agé de 4 ans, Titleholder disputera la toute première course de sa carrière loin de ses terres. Reste à savoir s’il s’adaptera aux courses européennes et surtout au terrain très souple annoncé ce dimanche.  
 
 
 Titleholder, le japonais le plus en vue
 
 
Contrairement à Titleholder, Do Deuce a lui participer au Prix Niel (Gr.2), la préparatoire pour les chevaux de 3 ans. Associé à l’idole nationale Yutaka Take, le fils de Heart’s Cry a été dominé par Simca Mille, Lassaut et True Testament. Sur cette prestation, difficile de l’envisager parmi les favoris. Malgré tout, Do Deuce effectuait ce jour-là sa réapparition, lui qui n’avait pas été vu depuis son triomphe dans le Derby japonais en mai. A l’inverse de Titleholder, Do Deuce est lui un véritable spécialiste des 2400 mètres, mais à l’instar de celui-ci il devra se sortir du terrain souple parisien. Yutaka Take tentera de donner le meilleur parcours possible au poulain, lui qui a l’avantage d’être habitué aux pelotons très fournis.   
 
  
     Do Deuce et Yutaka Take dans le Prix Niel ©APRH
 
 
Cheval de train, l’imposant Deep Bond va quant à lui participer à son deuxième Prix de l’Arc de Triomphe. Vainqueur d’un Prix Foy (Gr.2) 2021 très relevé, mais faible en partants, le pensionnaire de Ryiji Okubo s’était montré incapable d’accélérer trois semaines plus tard dans la belle. En effet les pelotons très fournis comme c’est le cas dans l’Arc n’avantagent pas Deep Bond, un cheval plus à son aise lorsqu’il peut contrôler et faire parler son immense action. Cette année, son entourage a décidé de l’amener à Paris avec de la fraicheur. La dernière sortie de Deep Bond avait pour cadre le Takarazuka Kinnen (Gr.1), où il concluait 4e de Titleholder.
  
 
 Deep Bond et Mickael Barzalona à Chantilly ©APRH
 
 
Quatrième représentant nippon, Stay Foolish est également celui proposé à la plus grosse cote, 80/1. Vétéran de la course, ce fils de Stay Gold possède fort logiquement une grande expérience des courses de Groupe. Triple lauréat au niveau Gr.2 et Gr.3, Stay Foolish n’a cependant jamais franchi le poteau en vainqueur au plus haut niveau. Dans l’histoire moderne, seule Solemia est parvenue à remporter l’Arc sans aucune victoire de Gr.1 préalable. Stay Foolish n’a pas participé au Prix Foy comme le font souvent les chevaux d’âge japonais, mais au Grand Prix de Deauville (Gr.2) fin août. Durant cette période, son entraîneur haut en couleurs Yoshito Yahagi s’était mis en lumière en achetant le top price de la vente Arqana à 2.1 millions €. Ces dernières saisons, Yahagi a prouvé qu’il était un entraîneur d’envergure internationale, remportant notamment les deux premières Breeders’ Cup de l’histoire du Japon. 
 
 
  Stay Foolish, récent 2e du Grand Prix de Deauville ©APRH

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