Le Pin-au-Haras : Marianachic, Garkapstar et Speed Emile, les amateurs en ont gros entre les jambes !

Le cadre familial et bucolique de l'hippodrome du Pin...en train de sécher !

Commençant seulement à sécher après 6 mois de pluie quasi continue, la piste de l'hippodrome du Pin restait très collante pour la réunion du mercredi 8 mai. Le cadre très bucolique et familiale de la forêt ornaise avait attiré un public nombreux qui a eu la chance de voir gagner 3 chevaux sortant totalement de l'ordinaire et inattendus dans les courses d'amateurs. Empreint d'une longue tradition militaire, à 2 pas du Haras National du Pin, l'hippodrome de la Bergerie organisait ainsi 3 courses d'amateurs en plat et en obstacle, dont la 2e étape du Challenge France Sire, pour les cavalières.

Les cavalières du Challenge France Sire, autour de Paul-Henri de Quatrebarbe, président du Club des Gentleman et Cavalières, Victoria Mion, secrétaire du Club, et Arnaud Poirier (à droite), le président de France Sire.

En effet, en 2023, France Sire a décidé d'offrir une opération de sponsoring sur le circuit des courses pour cavalières dans le grand ouest, en l'occurrence 11 épreuves. La 1ère gagnante de ce challenge initié par l'AGCO (Association des Gentlemen et Cavalières de l'Ouest), en partenariat avec le Club national des Gentemen et Cavalières, fut Astrid Peltier l'an dernier. France Sire a choisi de sponsoriser ce circuit car nous considérons que les femmes représentent l'avenir de l'amateurisme, notamment pour des raisons physiologiques évidentes, et donc en partie l'avenir des courses.

Camille Thelier-Mélé, entouré de sa mère Daniela Mele et de Guy Chérel.

En effet, sans pouvoir l'expliquer complètement, les scientifiques ont constaté que si les jeunes générations ont toutes grandi en moyenne par rapport à leurs ainées, la tendance est beaucoup plus marquée chez les garçons que chez les filles. Résultat, il devient de plus en plus compliqué de trouver des "modèles" aptes à faire le poids de courses parmi les jeunes hommes, alors que le choix est beaucoup plus vaste chez les filles. Ces dernières doivent donc être séduites et encouragées par tous les moyens, d'autant plus qu'elles peuplent déjà à près de 90% les clubs hippiques.

Les filles ouvraient justement le bal des 3 courses d'amateurs avec la 2e étape du Challenge France Sire, le Prix du Haras du Petit Tellier. On y retrouvait un certain Marianachic, magnifique mâle âgé de 5 ans, ancien double lauréat de Listed chez Jérôme Reynier à 3 ans dans le Prix François Mathet (L) et Jacques de Brémond (L). Après une absence d'un an et demi, son propriétaire éleveur Jean-Claude Séroul avait confié ce cheval très bien né, frère de Marianafoot (Gr.1, étalon au Haras des Faunes) par Authorized, à Joël Boisnard. A Senonnes, ce dernier peut le mettre tous les jours au paddock, ce qui n'est pas possible sur le centre d'entrainement de Calas à Marseille.

Facile victoire de Marianachic, avec Amandine Seignoux.

Monté à l'arrière-garde par Amandine Seignoux, la fille de Valérie Seignoux, Marianachic a transpercé le peloton en venant à la corde à l'entrée de la ligne droite qui se termine par une montée plutôt raide. Cette course restera en tout cas pour toute sa vie dans la mémoire de la toute jeune Camille Thelier-Mélé, qui termine 2e en selle sur Jarry Lord, pensionnaire de sa mère Daniela Mélé. Egalement en présence de son père Bertrand Thelier, qui avait bien sûr fait le déplacement sur l'hippodrome, la jeune cavalière profitant aussi des conseils de Guy Chérel, formateur jusqu'au bout des ongles.

Joël Boisnard avec Marianachic.

A noter que son l'entraineur Joël Boisnard avait préféré venir au Pin plutôt que d'aller à Auteuil, où il a pourtant signé un coup de 2 et gagné la Listed Prix Miror avec Kopeck de Mée sous la casaque d'André Pommerai. Au Pin, Joël Boisnard a aussi enchainé avec une 2e victoire grâce à Garkapstar sur le steeple-chase du Prix du Haras de Gouffern, challenge de l'obstacle WTW Hipcover (Benoit Magnien).

Garkapstar avec Thomas Poteaux. (photo David Le Guevel)

Associé au jeune gentleman Thomas Poteaux, un garçon issu des courses de poneys, ce fils de Kapgarde, élevé  par André Pommerai, fut un grand espoir dans sa jeunesse, enchaînant 6 victoires consécutives dont le Prix du Cher (Listed) à 5 ans en 2021 à Compiègne. Ensuite, il a connu des hauts et des bas, regagnant une 2e Listed dans le Prix du Comté de Nice à Cagnes en décembre 2022. Mais depuis son retour en piste en octobre dernier, Garkapstar avait subi plusieurs déconvenues. Il retrouve ici le moral pour gagner la 10e victoire de sa carrière, devant Funky de la Barre avec Thomas Journiac et My Way, autre black type, avec l'anglais Freddy Tett.

Enfin, cette série de 3 courses d'amateurs s'est conclue dans le Prix du Haras de Grandcamp Genybet, course plate réservée aux gentlemen, avec la présence très inattendue de Speed Emile, une des meilleurs sauteurs d'Auteuil ! Gagnant des Prix Frascati et Weather Permitting à 3 ans, 3e du Prix Congress (Gr.2), encore vainqueur des Prix James Hennessy (Listed) et La Périchole (Gr.3) à 4 ans, le fils d'Estejo venait de s'imposer sur les haies de Fontainebleau.

Jacques Bisson, le copropriétaire de Speed Emile, ici vainqueur sous la selle de Freddy Tett.

Mais selon les dires de son propriétaire Jacques Bisson, présent sur place, Guillaume Macaire a décidé de ne pas le sortir en steeple cette année. N'ayant rien à courir entre son succès de la fin mars et son prochain objectif  à Auteuil, il a décidé de profiter un engagement sur 3100 m en plat, sur une piste où il avait pourtant fini loin dans la plaine en débutant à 2 ans. Associé à Freddy Tett, il s'est détaché facilement à mi-ligne droite et n'a pas été réellement inquiété par le retour de Blues Rock, qui termine 2e à une longueur.

La victoire de Fatal Beauty à 9 ans, alors qu'elle est mère d'un poulain âgé de 2 ans.

Par ailleurs, Axel Lepage, jeune jockey chez Gabriel Leenders, a eu la joie de fêter son 21e anniversaire avec le succès de Fatal Beauty sur le cross country.  Cette jument âgée de 9 ans poursuit un destin très atypique, puisqu'elle n'effectuait que son 2e essai pour Gabriel Leenders, son nouvel entraineur depuis ce printemps. Elle lui a été confiée après un an d'absence par son nouveau propriétaire Philippe Bigot. Or, il faut savoir que Fatal Beauty comptait déjà 2 ans d'absence entre mars 2021 et mars 2023... car elle avait été saillie par Moises Has a donné naissance à un poulain né chez Olivier Triboire et depuis vendu en Irlande.

Tout l'entourage de Fatal Beauty, tenue en main par son propriétaire Philippe Bigot, autour du jeune jockey Axel Lepage qui fête ici son 21e anniversaire.

Enfin, notons la belle impression laissée par Je Phil dans le Prix du Haras d'Etreham, l'épreuve de clôture en plat pour les AQPS. Cette magnifique fille de Walzertakt débutant seulement maintenant à l'âge de 5 ans. Bien soutenue par Hugo Journiac, elle a gagné à la lutte face à Kali Noire (Pastorius), sellé par Daniela Mele. Très estimée depuis sa jeunesse par son entraineur Yannick Fouin, elle n'avait pas pu débuter comme prévu en fin d'année de 3 ans à cause d'un pépin de santé, long à résoudre. Son entourage est récompensé de sa patience, puisqu'il était présent au grand complet avec aussi Ian Kellitt, co-propriétaire, et Cécile Madamet, copropriétaire et coéleveur avec l'Elevage des Vallons.

LE MOT DE FREDERIQUE HAYERES :

Entraineur à Nort-sur-Erdre, Fédérique Hayères a malheureusement perdu son cheval de cross Iota d'Enocq, qui venait de gagner à Saumur, mais qui a succombé en conséquence d'un malaise suite à sa 4e place dans la 6e course. Frédéric Hayères tient dans ses malheureuses mais fatales circonstances à remercier toute l'équipe de l'hippodrome et notamment le service vétérinaire, qui a multiplié les efforts pour tenter le sauver le cheval, malheureusement en vain.

Je Phil s'impose à la lutte en débutant à 5 ans.

Cédcile Madamet avec son associé Ian Kellitt et son entraineur Yannick Fouin, au côté de son élève Je Phil qui s'impose avec Hugo Journiac.

Président de le l'association Poneys au Galop, Cécile Madamet est aussi venue pour suivre les 2 courses de poneys du programme, qui ont beaucoup plus au public.