Impose Toi fait briller la Meuse au plus haut niveau à Ascot

Les tribunes de l’hippodrome d’Ascot étaient combles pour le traditionnel rendez-vous précédant Noël, le Long Walk Hurdle (Gr.1). Comme son nom l’indique clairement, il rassemble certains des meilleurs sauteurs de tenue anglo-irlandais. Déjà vainqueur de Groupe à Cheltenham à cette période l’an passé et récent 2e du Grand Prix d’Automne (Gr.1), le protégé de David Cottin Jet Blue était de la partie. Malheureusement, le concurrent tricolore a vite été battu lorsque l’un des favoris, Strong Leader, a durci le ton au bout de la ligne droite opposée. À l’inverse, Impose Toi paraissait aller par-dessus le lot dans la phase finale et, après avoir assuré le saut de la dernière haie, il a su faire la différence sur le plat. Cette course réussit très bien aux "FR", puisqu’on retrouve au palmarès des noms illustres comme Baracouda, Big Buck’s ou Rêve de Sivola.

 

 

 

 

À l’image de Sir Gino ou encore Speed Emile, Impose Toi a grandi dans l’Est de la France. Il a été élevé dans la Meuse par Aurélien Hamm. Contacté après cette victoire, ce dernier nous a dit : « Je n’ai pas pu me rendre à Ascot ce samedi, mais j’aurais tellement aimé être là. Pour un petit éleveur comme moi, entendre le nom de son cheval cité par le commentateur anglais dans un tel cadre, c’est magnifique. Encore plus de le voir gagner un Groupe 1 pour la casaque de JP McManus et l’entraînement de Nicky Henderson. Malheureusement, la conjoncture ne m’est pas favorable, puisque les éleveurs ne perçoivent plus de primes à l’éleveur pour les victoires à l’étranger. J’espère maintenant qu’Impose Toi va courir au Festival de Cheltenham pour que j’aille le soutenir. »

 

 

Impose Toi sera assurement l'un des favoris du Stayers' Hurdle lors du Festival de Cheltenham 

 

 

Issu du milieu agricole, Aurélien Hamm a rencontré des personnes du monde des courses et, de fil en aiguille, a voulu en devenir un acteur. « J’ai acheté une première jument auprès de Claude-Yves Pelsy, mais malheureusement je n’ai jamais réussi à la faire remplir. J’en ai alors acquis une autre, Saraska d’Airy, qui avait gagné en steeple à Mont-de-Marsan et s’était placée à Pau et à Auteuil. J’aimais bien son modèle. Je l’ai alors présentée à un étalon de ma région, Legolas. Son premier produit, Floueur, a gagné ses deux premières courses à Nantes et à Auteuil, puis a été vendu à Gordon Elliott, pour qui il s’est placé de Gr.3. Impose Toi a lui aussi remporté ses deux premières sorties avant d’être exporté. Son propre frère, Jasko des Dames, a lui aussi été vendu poulain à Guy Chérel, a gagné en plat en France avant de prendre la direction de l’Irlande, où il a fait l’arrivée de Groupe. Pendant de nombreuses saisons, j’étais un éleveur invaincu avec cinq victoires en cinq partants ! Cette série a pris fin avec le dernier produit de Saraska d’Airy, Leptigaby. »

 

 

 Impose Toi lors d'un de ses succès français sous la selle d'Alexandre Roussel

 

 

À l’image de sa première poulinière, Saraska d’Airy n’est pas des plus prolifiques. « C’est très frustrant pour moi, car ma jument a avorté à deux reprises à deux mois du terme, ce qui fait qu’elle ne m’a donné que quatre poulains. Elle est désormais âgée de 20 ans, j’espère la faire remplir cette année. » Si le choix de l’étalon n’est pas encore arrêté, nul doute que le nom d’It’s Gino figurera très haut dans la liste. « J’ai toujours adoré ce cheval. Le fait qu’il ait su concourir au très haut niveau après avoir été arrêté deux ans est un signe de très grande qualité. Beaucoup d’éleveurs de l’Est l’ont soutenu et ont quasiment tous eu de bons chevaux. Il y a bien sûr la famille Deshayes avec Sir Gino et Victtorino, mais aussi les Morruzzi avec Djin’s, les Van Haaren avec Loquas. Il a un rapport qualité-prix quasi imbattable selon moi. »

 

 

   It's Gino