A la rencontre d'Haya Zark à Senonnes avec Adrien Fouassier et son éleveur André Pommerai à Mée

Au terme d'une lutte extraordinaire, Haya Zark a remporté le Prix Ganay (Gr.1) aux dépens de Zarir, élève de l'Aga Khan, et Feed The Flame, lauréat du Grand Prix de Paris (Gr.1). Le jeune jockey Alexis Pouchin a fait briller la casaque d'Odette et Georges Fau, restaurateur au Vieux Paris d'Arcole, établissement jugé le plus photogénique de la capitale dans une maison du XVIe siècle sur l'Ile de la Cité, à 2 pas de Notre Dame. Clairement, le succès d'Haya Zark représente la victoire sinon la revanche du petit provincial face aux élites internationales. Proposé à 20/1, bien que double vainqueur du Prix Exbury (Gr.3) et aussi lauréat du Prix d'Hédouville (Gr.2) en 2023, il était un tantinet snobé surtout sur une piste raffermie.

 
Haya Zark avec son fidèle cavalier du matin dans l'écurie d'Adrien Fouassier.
 

Haya Zark offre une consécration très rapide à Adrien Fouassier, qui s'est installé entraineur depuis moins de 5 ans à Senonnes. Il offre d'ailleurs au Centre d'Entrainement en général sa 1ère victoire de Gr.1 en plat après 25 ans d'existence. Rappelons que Joël Boisnard avait frôlé l'exploit à un nez près avec Varévées dans le Prix du Cadran (Gr.1). Et que Silverwave, lorsqu'il a gagné le Grand Prix de Saint-Cloud, avait quitté les boxes de son début de carrière chez Alain Couétil pour intégrer ceux de Pasal Bary. Adrien Fouassier avait d'ailleurs gagné l'une de ses plus grandes victoires en tant que jockey avec Silverwave, lorsqu'il avait 3 ans dans le Prix La Force (Gr.3). Adrien Fouassier a toujours été reconnu comme un très bon jockey, pouvant atteindre près de 100 courses par an, sans jamais pouvoir intégrer l'élite parisienne. Un accident grave en 2017 a précipité sa reconversion en tant qu'entraineur, qui était déjà prévue à l'avance. Adrien Fouassier fait aussi un peu d'obstacle. Après avoir eu l'excellent spécialiste du cross Bingo de l'Aunay, il a gagné son 1er Gr.3 à Auteuil avec Garrick Harmony en mars 2024.

Adrien Fouassier, entraineur d'Haya Zark, ancien jockey à cheval tous les matins.

Réputé pour son aptitude au terrain lourd, Haya Zak n'était pas considéré comme assez bon, à 5 ans, pour remporter un Gr.1 en France sur une piste allégée. D'ailleurs, son entourage avait envisagé d'aller en Allemagne pour décrocher une place de Gr.1 qui semblait nécessaire à son palmarès avant de devenir étalon. En effet, Haya Zark entrera au haras l'année prochaine, où il trouvera sans doute une place de choix en digne fils de Zarak, un formidable améliorateur. En provenance du Haras du Mézeray, la souche maternelle remonte à Margouillat, 3e de l'Arc de Triomphe puis étalon qui a eu son succès, ainsi que Subotica, qui lui a gagné l'Arc de Triomphe sous la casaque d'Olivier Lecerf mais a échoué radicalement au Haras.

André Pommerai avec Haya City, la mère d'Haya Zark.

Si elle est resté inédite, la grand-mère Haya Samma (Pivotal) a très bien produit, notamment Haya Landa, 4e de l'Arc de Triomphe chez Sylvie Audon, et Haya of Fortune, gagnante de 4 courses chez Norbert Leenders. Haya Zark est le 2e produit d'Haya City, qui a échoué en 3 tentatives. Cette dernière a eu ensuite une autre fille de Zarak, nommée Zarkhaya, inédite et aujourd'hui suitée à 4 ans pour la 1ère fois d'un foal d'Anodin. Les "Fau" ont pris un abonnement à l'étalon de Tangi Saliou au Haras de la Haie Neuve. Ainsi, Haya City a un yearling d'Anodin né en 2023 et une foal d'Anodin née en 2024. Haya City va saillir à Vadeni ce printemps.

Haya Zark fait partie de la 1ère génération de Zarak, qui a débuté sa carrière d'étalon à 12.500 € alors qu'il est monté à 60.000 € aujourd'hui. Il a été élevé non loin de Senonnes. par André Pommerai, sur le commune de Mée entre Craon et Château-Gontier, pour le compte d'Odette et Georges. Tout ce monde s'est rencontré via l'entraineur local Norbert Leenders, qui a fait courir une fois la mère Haya City (Elusive City), et cherchait une bonne maison pour que cette soeur des excellentes Haya of Fortune et Haya Landa devienne poulinière.

André Pommerai en famille avec la mère et la toute jeune soeur d'Haya Zark.

Fils d'agriculteur et lui-même agriculteur, André Pommerai est l'archétype du propriétaire éleveur du Haut-Anjou qui a fréquenté toute sa vie les hippodromes avec un goût prononcé pour l'obstacle. Il est d'ailleurs le naisseur de Gentleman de Mée, gagnant de Gr.1 en Irlande l'an dernier. Aujourd'hui, il place ses chevaux à l'entrainement chez Joël Boisnard, voisin d'Adrien Fouassier à Senonnes. Présent à Longchamp, André Pommerai a ainsi connu des émotions qu'il n'aurait jamais soupçonnées de sa vie et qu'il partage évidemment avec toute la famille !

L'élevage d'André Pommerai s'étend sur 35 hectares au coeur de la belle campagne du Haut Anjou.

La jeune soeur d'Haya Zark par Anodin.

Le frère d'Haya Zark, yearling par Anodin.

La propre soeur d'Haya Zark, suité pour la 1e fois d'un mâle d'Anodin, grâce à une saillie offerte par Tangi Saliou !