Tous les résultats de la 51e cérémonie des Eclipse Awards, les Oscars des courses américaines

11/02/2022 - Actualités
Depuis plus de 50 ans, la cérémonie des Eclipse Awards est un événement incontournable pour le monde des courses américain. Véritable cérémonie strass et paillettes, les meilleurs chevaux par catégorie y sont récompensés chaque année. Le plus prestigieux d’entre eux reste évidemment le titre de « Horse of the Year », un titre obtenu dans l’histoire par les légendaires Secretariat, Cigar, Zenyatta ou plus récemment American Pharoah. 

 

 

Les cérémonies de remises de trophées individuels sont profondément ancrées dans la culture américaine. Par exemple, le titre de MVP (Most Valuable Player) décerné chaque année par un vote au meilleur joueur de la saison dans les ligues de basket, football américain, hockey et autre baseball, est vu par beaucoup comme la consécration d’une carrière. De même, dans ce pays la notion de « Hall of Fame », que l’on peut traduire en français par « panthéon », est très importante. Être intronisé au Hall of Fame est vu là-bas comme un aboutissement, une occasion de laisser une empreinte indélébile dans l’histoire du sport. Ainsi depuis 1971, les Eclipse Awards, en hommage à ce champion considéré comme le père du pur-sang, sont organisés par le National Thoroughbred Racing Association, afin d’y récompenser les chevaux et les hommes qui ont marqué l’année. Les votes sont réalisés par le NTRA, le Daily Racing Form et des journalistes. Pour la 51e édition, tout le gratin des courses américaine s’était donc donné rendez-vous à Santa Anita en Californie.
 
 
 
Eclipse Award, un graal très convoité
 
 
Comme lors des cérémonies de récompenses au cinéma ou pour la musique, plusieurs finalistes sont nominés par catégorie, la catégorie reine étant celle du « Horse of the Year », le cheval de l’année, toute catégorie d’âge et distance confondue. Pour 2021, les nominés étaient le 5 ans Knicks Go, la 6 ans Letruska et le 3 ans Essential Quality. Sans grande surprise, le gagnant est le gris Knicks Go, un fils de Paynter entraîné par Brad Cox qui a remporté 3 Gr.1 sur le dirt, dont la Pegasus World Cup et la Breeders’ Cup Classic, l’épreuve reine du pays avec le Kentucky Derby. Le cheval qui appartient au Korean Racing Club devrait être aligné au départ de la Saudi Cup (Gr.1), avant de rentrer étalon à Taylor Made Stud au tarif de 30 000$.      
 
 
 
L'entourage de Knicks Go, "Horse of the Year 2021"
 
 
Autre catégorie très attendue : celle du meilleur mâle de 2 ans. C’est l’invaincu Corniche - un cheval 100% américain contrairement à ce que laisse penser son nom – qui a été élu. Le fils de Quality Road a impressionné lors de ses 3 sorties publiques, notamment lors de sa victoire dans la Breeder’s Cup Juvenile (Gr.1) la course la plus importante pour les 2 ans aux USA. Chez les femelles, c’est une pouliche de Steve Asmussen, l’entraîneur qui compte le plus de victoire du pays (plus de 9400), Echo Zulu qui a raflé la récompense. La fille du crack Gun Runner fait mieux que Corniche car elle est invaincue en 4 tentatives, et a épinglé déjà 3 Gr.1 dont la Breeders’ Cup Juvenile Fillies à Del Mar en novembre dernier.
 
 
 
Corniche et "Money" Mike Smith après leur victoire dans la Breeders' Cup Juvenile
 
 
Battu par Knicks Go pour le titre de cheval de l’année, Essential Quality peut se consoler avec celui de 3 ans de l’année. Lauréat du Eclipse Award du meilleur 2 an l’an dernier, celui qui défend la casaque Godolphin a remporté 2 Gr.1 dont les Belmont Stakes, une étape de la Triple Couronne américaine mais a été battu dans le Kentucky Derby et dans la Breeders’ Cup Classic. Comme son compagnon de box Knicks Go, la suite de sa carrière se situe maintenant au Haras où il officiera comme étalon à Jonabell Stud au prix de 75 000$. Du côté des pouliches, Malathaat a rempoté le trophée quasiment à l’unanimité (227 votes sur 235). Elle compte trois victoires pour la casaque de feu Cheikh Hamdan Al Maktoum en 2021, dont les Kentucky Oaks (Gr.1). Cette fille du top étalon Curlin avait été acquise plus d’1 million de dollar à Keeneland.
 
 
 
Malathaat, casaque Shadwell s'impose dans les Kentucky Oaks
 
 
Les deux Eclipse Awards pour les chevaux de turf ont été remportés par des chevaux non-américains. Chez les mâles c’est le cheval de Charlie Appleby Yibir qui a été sacré, notamment grâce à son épatante victoire dans la Breeders’ Cup Turf, devant le gagnant du Grand Prix de Saint-Cloud (Gr.1) Broome. Le globe-trotteur de Godolphin avait également brillé au niveau Groupe au Bahreïn et en Angleterre. Ce fils de Dubawi devrait être revu à Dubaï pour la Sheema Classic (Gr.1) avant de possiblement être de retour aux USA pour les Man o’War Stakes (Gr.1). Loves Only You avait créé  la sensation en novembre dernier en devenant la première concurrente japonaise de l’histoire à remporter une épreuve de la Breeders’ Cup, dans le Fillies and Mare Turf (Gr.1). La fille de la star Deep Impact avait confirmé quelques semaines plus tard à Hong Kong en remportant la Hong Kong Cup (Gr.1) au prix d’un rush final dont elle a le secret.
 
 
 
Yibir après son superbe rush final dans la Breeders' Cup Turf
 

 

La plus grande écurie du monde, Godolphin, a été récompensée de 2 Eclipse Awards, dans la catégorie éleveur et celle des propriétaires. L’entité de Cheikh Mohamed Al Maktoum a fini l’année avec 84 succès et plus de 17 millions de gains, dont une grande partie obtenue avec des élève « made in Godolphin ». Chez les entraîneurs, Brad Cox conserve son titre, fort des ses 31 millions de dollars de gains, notamment avec ses champions Knicks Go, Essential Quality et Mandaloun. Concluant 2021 avec 228 succès, Joel Rosario met fin à la domination d’Irad Ortiz Jr chez les jockeys. C’est lui qui était le partenaire attitré du gris Knicks Go ainsi que de la championne Echo Zulu. Enfin chez les apprentis, c’est une jeune femme, Jessica Pyfer, qui a été sacrée, avec 59 succès. Cette fille de jockey avait commencé des études de droit avant d’être rattrapée par la passion des chevaux. Elle devient ainsi la 3e femme à obtenir ce titre, après Rosemary Homeister en 1992 et Emma-Jayne Wilson en 2005.
 
 
Emme Pyfer, apprentie de l'année

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