Discret mais efficace, Paul de Chevigny remporte sa première Listed avec Mormona

Installé depuis entraîneur depuis 2012, Paul de Chevigny a remporté sa première Listed avec le 4 ans Mormona à l’occasion du Prix Denisy à Fontainebleau. A l’issue de ce succès, le professionnel est revenu sur cette victoire et sur son parcours : « Mes parents élèvent depuis longtemps au Haras de la Perrigne à Savigné-l’Evêque dans la Sarthe. Après le bac j’ai entamé une école d’ingénieur, mais j’ai rapidement arrêté afin de me tourner vers ma vraie passion, à savoir les chevaux. Après cette décision j’ai rencontré l’équipe du haras néozélandais de Windsor Park Stud qui était de passage en France avec Henri Bozo. Nous sommes restés en contact, et je suis ensuite parti travailler chez eux. »

 

 

 

 

Quant à son aventure australienne, il poursuit : « J’ai toujours été davantage intéressé par l’entraînement que par l‘élevage. Je trouve l’élevage plus long et plus ingrat que l’entraînement. Dès lors, durant mon périple dans l’hémisphère sud, j’ai par la suite travaillé chez David Hayes, l’un des plus grands entraîneurs australiens, ainsi que pour les Freedman. Pour l’anecdote, mardi lorsque Mormona allait courir sa Listed à Fontainebleau, j’étais très confiant, car les Freedman venaient de remporter leur première Melbourne Cup ! »

 

 

 

 

De retour en France après dix ans passés aux antipodes, Paul de Chevigny a passé sa licence et s’est installé sur le centre d’entraînement privé de Longueville à Savigné-l’Evêque. « J’ai d’abord loué quelques boxes à Dominique Sepulchre, avant de reprendre l’écurie entière quand ce dernier a arrêté au milieu des années 2010. Je me suis toujours limité à un effectif de 25-30 chevaux. Dans le contexte actuel, trouver des salariés est compliqué, je souhaite davantage me focaliser sur mes chevaux, que de passer du temps à gérer le personnel. Aussi, ce choix d’un nombre de pensionnaires limité me permet de privilégier la qualité sur la quantité. »

 

 

   La piste du centre de Longueville, où Alain de Royer Dupré, Guy Henrot et Dominique Sepulchre ont aussi entraîné

 

 

Titulaire de 21 succès en 2022 avec un ratio de 19% à la gagne, et 17 cette saison avec un ratio de 16%, Paul de Chevigny connait une belle réussite saison après saison. « Je suis très content, année après année je reçois des chevaux d’une qualité toujours meilleure. Je travaille avec beaucoup de propriétaires/éleveurs qui me renouvellent leur confiance chaque saison, ce qui me permet de rentrer des yearlings chaque hiver, et ainsi injecter du sang neuf dans l’effectif. J’ai rencontré la famille Clee (les propriétaires de Mormona) car ces derniers élèvent au Haras de la Rivière, qui sont clients à l’écurie. Malheureusement Mr Clee est décédé il y a quelques années, et ses enfants ne souhaitent pas poursuivre l’aventure. »

 

 

 Mormona lors de son premier succès à Nantes

 

 

Mormona devait initialement passer en vente en fin de saison 2022, mais Paul de Chevigny a insisté pour qu’il poursuive l’aventure en piste. « J’ai fait le forcing pour garder le cheval à l’entraînement, persuadé qu’il avait beaucoup de potentiel. Quelques jours plus, le cheval a remporté le Grand Prix d’Angers. Cette saison, il m’a permis de remporter mon premier Quinté à Compiègne. J’avais visé de longue date le Grand Prix de Nantes (L.), mais la distance a été raccourcie de 2400 à 2200 mètres. Le cheval a conclu 6^e non sans démériter, et j’ai décidé de le recourir 6 jours plus tard dans la Listed. Plus à l’aise sur les 3000 mètres, le cheval s’est imposé de belle manière. »

 

 

   Jazz Melodie, la première black type de l'écurie Chevigny ©APRH

 

 

Il y a quelques saisons, Paul de Chevigny était passé de peu à coté de succès au niveau Listed, avec la jument Jazz Mélodie. Cette élève de son beau-père Roger-Yves Simon et d’Alain Clavier, s’était classée 2^e du Prix Isola Bella (L.), et avait également pris trois 3^e places à ce niveau. Paul entraîne actuellement son premier produit, un fils de Dream Ahead âgé de 2 ans. « C’est un magnifique poulain, très grand, qui montre de belles aptitudes le matin. J’entraîne également son frère, qui est un fils de Madhmoon. Bel et Bien, qui vient de conclure 4^e du Grand Prix de Nantes est aussi un fils d’une jument que j’entraînais, Ring My Bell. »