Medaglia d'Oro devance Kitten's Joy au classement des étalons de turf nordaméricains

13/12/2022 - Zoom Etalon
Grâce à des investissements massifs, notamment en Europe, le niveau du turf américain n’a de cesse de progresser. Année après année, grâce à des étalons pionniers comme Kitten’s Joy, les chevaux de gazon peuvent regarder l’élite mondiale droit dans les yeux. Cette année, le défunt alezan a été devancé par un autre monument, Medaglia d’Oro, bien aidé par les gains du phénomène hongkongais Golden Sixty. 

 Medaglia d'Oro en novembre à Jonabell Farm


Si le dirt est toujours roi en Amérique du Nord, le gazon ou « turf » comme on dit là-bas n’a de cesse de prendre de l’importance. En effet, sous l’influence notamment de Peter Brandt (White Birch Farm) qui a massivement investi eu Europe pour acquérir des yearlings ainsi que des juments, le niveau a mécaniquement augmenté. En déboursant quasiment 5 millions d’euros pour s’offrir Rougir et Speak of The Devil lors de la Vente d’Elevage Arqana en 2021, Brant applique le même procédé que la famille Yoshida, à savoir mettre la main sur une génétique 5 étoiles. Au Japon, cette politique porte ses fruits, les chevaux locaux étant capables de briller au plus haut niveau dans les plus grandes joutes internationales. Aux Etats-Unis, notons que les maidens sur gazon rassemble désormais davantage de partants que leurs équivalents sur le dirt.
 
  Rougir, gagnante de Groupe 1 en Amérique du Nord pour Peter Brandt ©ElPotroRoberto
 
 
Qui dit fin d’année, dit classement des étalons. Si, sur toutes les surfaces confondues, Into Mischief va être titré pour la quatrième année consécutive, avec plus de 7 millions de dollars d’avance sur son premier rival Quality Road, concernant le turf l’arrivée est beaucoup plus serrée. En prenant en compte les gains à l’international, celui qui domine le classement s’appelle Medaglia d’Oro. Celui qui soufflera sa 24e bougie en avril prochain, a réalisé une année de toute beauté en étant le père de 22 chevaux de Stakes. Propriété de Darley, Medaglia d’Oro a la particularité d’être un étalon ultra influent à la fois en Amérique du Nord, mais aussi en Asie, en Australie et en Europe. En France, son fils le plus mémorable s’appelle Talismanic. Chez André Fabre, ce magnifique cheval noir avec sa large liste en tête blanche et ses grandes balzanes avait remporté plusieurs Groupes en France, avant de remporter la Breeders’ Cup Turf (Gr.1).
 
 Talismanic après sa victoire de Breeders' Cup Turf ©Darley
 
 
Cette année, il doit en grande partie son titre de « Champion Turf Sire » à son fils Golden Sixty. Né en Australie puis exporté à Hong Kong, Golden Sixty est devenu une légende là-bas, remportant 22 de ses 25 courses. S’il n’a pas réussi à conserver son titre dans le Hong Kong Mile, il a brillé en avril dans le Champions Mile (Gr.1). Les allocations gargantuesques de Hong Kong ont permis à Medaglia d’Oro de devancer le légendaire Kitten’s Joy. Au début des années 2000, l’alezan a été un véritable pionnier dans le développement des courses et de l’élevage de turf en Amérique du Nord. Notons que tout comme Medaglia d’Oro, Kitten’s Joy est un fils d’El Prado, le seul fils de Sadler’s Wells à avoir réussi aux États-Unis. Autre anecdote, en France les deux seuls fils de Medaglia d’Oro et de Kitten’s Joy à faire la monte, à savoir Earnshaw et Taareef sont tout deux installés au Haras des Granges, de Mathieu Daguzan-Garros.
 
 Kitten's Joy, pionnier du gazon américain
  
 
Lorsque l’on prend en compte uniquement les gains en Amérique du Nord, la palme revient à English Channel. Disparu en fin d’année 2021, ce fils de Smart Strike a notamment vu sa fille War Like Goddess remporter le Joe Hirsh Turf Classic (Gr.1). En visualisant le classement dans sa globalité, il est frappant de voir que l’écrasante majorité des étalons leaders sont soit morts, soit âgés de plus de 15 ans. Il faut dire que les sires qui sont devenus influents sur le gazon, n’étaient pas obligatoirement eux même des chevaux de gazon. Medaglia d’Oro par exemple a couru uniquement sur le dirt durant sa carrière. Dès lors plusieurs facteurs peuvent rentrer en ligne de compte quant à la capacité ou non d’un étalon à performer sur le turf. Le profil en piste, le physique, les origines, mais aussi le haras où l’étalon fait la monte ont leur importance. Pour cause, parmi les étalons leaders, plusieurs font la monte dans les antennes américaines de Darley et de Coolmore. Ces derniers ont d’ailleurs transféré leur jeune étalon Caravaggio de l’Irlande aux États-Unis, voyant en ce fils de Scat Daddy la capacité de briller en Amérique du Nord.  
 
Caravaggio, un potentiel futur leader du turf américain ©Coolmore

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